Une issue au marathon budgétaire à Chièvres
Coups de pouce et travail de fourmi débouchent sur des budgets à l’équilibre à Chièvres. Si la majorité se réjouit, l’opposition ne s’en contente pas.
Publié le 02-02-2023 à 19h00
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Les finances communales étaient au programme du conseil communal de Chièvres, ce mercredi soir. En prélude à l’approbation du budget communal, les dotations des zones de police et de secours ont été adoptées à l’unanimité pour des montants respectifs de 688 586 € et 297 934 €. Pour la zone Sylle et Dendre, la participation communale augmente ainsi de 2,80% alors que cette hausse dépasse les 7,5% pour la zone de secours Hainaut Centre.
Au niveau du budget ordinaire du CPAS, ce dernier présente l’équilibre en recettes-dépenses à hauteur de 3,860 millions€, soit une augmentation de 369 000 € par rapport à 2022 en raison notamment du second pilier de pension, des indexations salariales, de l’augmentation des revenus d’intégration et des dépenses énergétiques. À l’extraordinaire, le budget s’élève à quelque 207 000€.
Pas de hausse cette fois de la part communale qui reste fixée à 1,060 million€. "Pour les années à venir, il sera nécessaire d’envisager une indexation de cette part à hauteur de 2 à 3% l’an", estime Sophie Dessoignies, la présidente du Centre de l’action sociale. À noter aussi, des recettes dopées par un legs de 400 000 € dont une part (250 000€) a été utilisée pour obtenir l’équilibre budgétaire.
"Ce legs est le bienvenu mais c’est un one-shot. Cela signifie que sans celui-ci, la part communale aurait dû être portée à 1,300 million", souligne Claudy Demarez (MR). "J’en reviens à ce que je disais déjà l’an dernier, il manque de vision stratégique et nous sommes en attente de réelles propositions." Un constat qui poussera l’opposition libérale à s’abstenir, le budget étant approuvé par la majorité PS-Écolo.
Raisonnable et ambitieux
"À voilure inchangée, en faisant un copier-coller du budget 2022, le budget ordinaire 2023 présentait un déficit abyssal (1 million€)", déclare d’emblée Valérie Voronine (PS), l’échevine des Finances, lors de la présentation du budget communal.
Rappelant un contexte d’inflation particulièrement difficile, elle s’est félicitée du défi relevé par l’ensemble des élus et du personnel communal dans leur quête de l’équilibre. Un travail de fourmi facilité par un coup de pouce du SPW sous la forme de 725 000€ inespérés, les communes recevant de fait cette année quatorze mois de recettes IPP au lieu des douze habituels.
Au service ordinaire, le budget se solde ainsi par un boni de 22 000€ pour des dépenses de 11,329 millions€. Le boni global, exercices antérieurs compris, s’élève quant à lui à quelque 1,711 million€. À l’extraordinaire, les projets prévoient 7,723 millions de dépenses pour un budget en mali de 595 108 € avant prélèvement.
"Malgré l’augmentation sans précédent des dépenses, au niveau des salaires, des matériaux et de l’énergie notamment, la majorité avait à cœur de ne pas toucher à l’emploi communal ni d’impacter le pouvoir d’achat des ménages chiévrois. Nous y sommes parvenus et n’en déplaise à l’opposition nous avons réellement travaillé au niveau stratégique en œuvrant tant au niveau des dépenses que des recettes", souligne l’échevine, détaillant le travail accompli secteur par secteur.
Une satisfaction partagée par l’échevin Didier Lebailly (Écolo). "Nous maintenons notre soutien aux associations, c’est important. Nous ne touchons pas à l’emploi communal et nous poursuivons les investissements et travaux afin d’anticiper des événements telles que les coulées de boue par exemple. Même si nous n’étions pas d’accord sur tout, nous présentons un budget dont je dirais qu’il est raisonnable, mais aussi ambitieux et climatique afin de répondre aux défis sociaux et environnementaux actuels et à venir."
Concrétiser plus
"Je suis favorablement surprise de l’utilisation de la recette fictive de 500 000€ permettant de ne pas trop puiser dans les provisions pour risques et charges. Attention toutefois, au fil des modifications budgétaires, cette recette va s’amenuiser et vous devrez avoir des réflexions encore plus stratégiques pour maintenir l’équilibre", souligne Zoé Delhaye (MR). Un avis favorable sur le budget ordinaire accompagné aussi de regrets au niveau de l’associatif, du commerce, de la jeunesse et de l’agriculture.
Quant à l’extraordinaire, la conseillère attire cette fois l’attention sur les balises d’emprunt actuelles (200€/an/habitant).
"Aujourd’hui, vous prévoyez d’en utiliser 101%, ce qui ne peut. Je vous invite à revoir ce budget car l’on est face au principe de l’entonnoir avec énormément de projets inscrits pour au final trop peu qui seront concrétisés." Un avis partagé par Claude Demarez et deux autres conseillers libéraux, relayant à leur tour craintes et questions.
Au terme d’un débat fouillé mais serein, l’opposition s’est abstenue laissant l’impression d’un "à défaut de faire mieux, nous aurions fait différemment".