8,165 mètres: deux Cellois battent le record du monde du plus grand poivrier!
Ils l’ont fait ! Sandra et Danny ont battu le record du monde du plus grand moulin à poivre, avec toute l’équipe du tourneur sur bois Éric Brachet. Leur réalisation culmine à 8,16 mètres de haut, soit 3 mètres de plus que le précédent record.
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- Publié le 07-06-2023 à 08h02
- Mis à jour le 07-06-2023 à 10h29
Sandra Carbonnelle et Danny Maladry ont, en quelque sorte, mis Celles sur le toit du monde. Menée par le tourneur sur bois Éric Brachet, ils font partie de l’équipe qui a conçu le plus grand moulin à poivre du monde.
Le record a été homologué le samedi 3 juin, lors d’une démonstration publique près de Boulogne-sur-Mer, dans le fief du tourneur sur bois. Le Nordiste avait lancé l’idée folle de construire un poivrier gigantesque, pour détrôner les détenteurs canadiens du (désormais) précédent record du monde. C’était en pleine crise du covid. Deux ans plus tard et rejoint par une équipe de mercenaires un peu timbrés, il peut savourer: l’objectif est atteint, et avec une sacrée marge de sécurité !

"Le record qu’on a effacé des tablettes était à cinq mètres. Nous avons réussi à concevoir un moulin à poivre de 8,16 mètres de haut ", précise Danny.
48 heures après l’homologation du record, on a retrouvé le couple de Cellois, dans leur paisible demeure d’Escanaffles. Loin de l’agitation des derniers préparatifs, loin des scènes de joie qui ont succédé à l’annonce, Sandra et Danny se sentent "un peu orphelins" d’une aventure qui a commencé il y a plus d’un an et demi pour eux. "Depuis le début du projet, on a fait 11 allers-retours dans l’atelier d’Éric. Parfois pour un week-end, parfois pour plus longtemps. Ces derniers jours, nous y sommes restés plus d’une semaine", avoue Sandra.

Dans un défi de taille, la dernière ligne droite est souvent la plus intense. "Les fixations qui retenaient la tête du povrier ont cassé à la veille de la démonstration, donc de l’homologation ", reprend Danny. Or, le record ne pouvait être validé que si le moulin fonctionnait. "Il ne s’agissait pas de réaliser un poivrier géant qui ne serve pas à moudre. C’était notre dernière frayeur, la plus grande sans doute. Mais nous avons réussi à trouver une solution au dernier moment, en ajustant un nouveau système de fixation quelques heures avant l’arrivée des spectateurs, de l’huissier et des deux géomètres."
Un record qui ne manque pas de Celles
Le soulagement a remplacé les sueurs froides. Les changements opérés en dernière minute ont fonctionné et le moulin fonctionne. Tant mieux, il y a près d’une tonne de grains de poivre à moudre là-dedans ! "Quand l’officialisation tombe, c’est une délivrance, un moment indescriptible. Mais on ne réalise que le lendemain. Il faut se le dire et se le répéter pour y croire. Nous avons le record du monde."
La petite voix intérieure finit par faire son travail… le dimanche matin au réveil. "Maintenant on peut se dire: waouw, quelle prouesse", poursuit Danny.

Ce record matérialise aussi tout le travail d’un groupe. "On a commencé sans se connaître. Mais on a avancé ensemble, comme une famille, avec ses bons et ses mauvais moments. Il y a eu de la tension, parfois, des engueulades, mais dans les instants les plus critiques, on a toujours été sincère les uns envers les autres. C’est ce qui nous a permis d’y arriver. Aujourd’hui, on a plus qu’un record du monde. On a des souvenirs et une deuxième famille. Est-ce qu’on fera une salière géante ? Je n’en sais rien. Ce que je sais, en revanche, c’est qu’on a trouvé des amis aussi fous que nous. Et ça, ça vaut tous les records du monde."
Un seul regret : "ne pas l’avoir déjà vendu"

"Nous avons un seul regret: celui de ne pas avoir réussi à vendre le poivrier géant", confie Sandra. "A ujourd’hui, il est démonté et se trouve dans un box. C’est un peu triste, surtout quelques jours après le record du monde. Mais nous espérons pouvoir le vendre afin de soutenir des associations du nord de la France. C’était l’objectif de cette aventure: pouvoir venir en aide à des structures qui manquent cruellement d’argent."
Éric Brachet et son équipe cherchent une nouvelle destinée pour le plus grand moulin à poivre du monde, afin d’éviter de le voir prendre la poussière dans un garage qui ne voit pas la lumière, "surtout après y avoir sué autant de gouttes pour le concevoir", conclut Danny.