Transports en commun dans la commune de Celles: «l’offre est trop faible» déplore le bourgmestre
Un bus le matin, un bus le soir. Hormis pour Escanaffles et Pottes, l’offre de transport en commun est « bien trop faible » selon le bourgmestre Michaël Busine, qui en fait une priorité.
Publié le 10-06-2022 à 16h43 - Mis à jour le 10-06-2022 à 16h44
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/SJWAVGJVZVE6VCAM226N2QPMAM.jpg)
Monsieur le bourgmestre, quelle est l’offre actuelle du TECsur la commune de Celles?
La ligne 97 relie Tournai à Renaix et passe par les villages d’Escanaffles et Pottes, elle est bien fournie avec des trajets réguliers et onze arrêts sur le territoire de l’entité. Une autre ligne (la 483) assure la liaison entre les deux mêmes villes en passant par Molenbaix et Celles, mais elle est bien moins fournie.Il en existe aussi une troisième (ligne 9) qui relie Tournai à Ath en passant par Velaines et Popuelles, peu fournie également.
Trop peu pour satisfaire les Cellois?
L’offre est trop faible.Pour une commune rurale étendue comme la nôtre, plus de 50%du territoire s’en trouve fortement pénalisé. Une solution s’est développée avec une ligne express baptisée E42. Celle-ci relie toujours Renaix à Tournai en ne s’arrêtant qu’à Anseroeul et à Celles, mais elle ne rencontre pas beaucoup de succès. Sans doute parce qu’elle n’est pas combinée avec un passage récurrent et un endroit sécurisant pour stationner son véhicule.
Ce constat ne date pourtant pas d’hier…
Non, il dure depuis des années.Les transports en commun se sont développés en ville et ça fonctionne. Mais à la campagne, c’est la désolation. Dans les années 70, l‘automobile était la solution à tout.Ce n’est plus le cas aujourd’hui, la faute au prix du carburant et aux contraintes écologiques.Mais en attendant, on a délaissé le transport en commun dans les communes rurales.
Quelle solution la commune de Celles peut apporter?
On a lancé un taxi social, utilisé aussi par les habitants de Mont-de-l’Enclus grâce à une convention.Il est utilisé pour donner la possibilité aux personnes âgées ou qui n’ont pas les moyens de faire leurs courses ou de se rendre à un rendez-vous médical. Notre minibus répond ponctuellement au problème, mais pas pour un usage quotidien.Si solution il y a, elle doit plutôt venir de l’extérieur.
C’est-à-dire?
Je reviens au mobipôle qui permettrait de se garer le long de la N48 pour prendre la ligne express.Comme il s’agit d’une voirie régionale, c’est au SPW de financer et de développer ce projet.Idem pour la place du vélo.Je suis pour favoriser sa pratique, mais il faut le budget, y compris dans le but de rendre la N48 plus sécurisante pour les cyclistes. De manière générale, tant que l’offre du TEC restera faible, il sera très difficile de développer ces projets. Je comprends le point de vue financier et je connais déjà la réponse du TEC.Pourquoi investir dans une ligne peu fréquentée? Mais ce service public doit être maintenu et encouragé vu le contexte actuel.Il y a un équilibre à trouver et un choix à faire pour garantir un accès suffisant aux transports en commun, avant que la voiture ne devienne un produit de luxe.
Quel est le public le plus pénalisé?
Pour moi, ce sont les personnes âgées. Elles ont un vrai déficit de mobilité, compensé seulement en partie par le taxi social. C’est un public plus impacté que les travailleurs qui se rendent quotidiennement à la gare de Tournai par exemple.
Et les scolaires?
Certains parents se plaignent de la faible offre à Velaines.
La situation géographique de la commune est-elle un inconvénient?
Oui et son caractère rural, pour cette problématique également.On se situe à 20 kilomètres de Tournai, à la même distance approximativement de Renaix. Des déplacements sur le territoire de la commune, ce n’est pas un problème.Mais c’est pour se rendre dans une ville que ça coince. Et vivre en vase clos n’est pas une solution.Donc on continue de prendre la voiture en attendant fébrilement de voir l’évolution du prix du carburant.