Des barrages pour protéger les batraciens le long du bois de Howardries (vidéo)
Le Parc naturel des Plaines de l’Escaut a installé des barrages à batraciens le long du bois de Howardries. Des bénévoles veillent aussi à la sécurité des crapauds, grenouilles et autres tritons.
Publié le 10-01-2023 à 18h43 - Mis à jour le 10-01-2023 à 18h44
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Mieux vaut trop tôt que trop tard… En avançant de quelques semaines la pose des barrages pour protéger et faciliter la traversée les batraciens, le Parc naturel des Plaines de l’Escaut a vu juste. Les grenouilles, crapauds et autres tritons commencent en effet déjà à sortir de leur "hibernation".
"En hiver, les batraciens n’hibernent pas comme les ours, mais mettent leur métabolisme au ralenti, explique Joséphine Martin du Parc naturel des Plaines de l’Escaut. Ils se remettent en action lorsque le temps se radoucit. D’ordinaire, cela se déroule vers le mois de mars… mais ici avec la météo assez douce que l’on a connue ces dernières semaines, les batraciens commencent à se réveiller, à sortir de la terre et à réactiver leur métabolisme pour rejoindre une surface d’eau afin de se reproduire. Il faut juste espérer qu’il n’y aura pas d’épisode de neige ou de gel sous peine d’avoir une forte mortalité…"
Sans compter les nombreux prédateurs et surtout le risque de se faire écraser sur la route… C’est pour cela que le Parc naturel des Plaines de l’Escaut aménage certains barrages et que de nombreux citoyens se mobilisent pour faire traverser et sauver les batraciens. "Comme, à Rongy, le long du bois de Howardries où nous installons un système de barrage réalisé avec une bâche lisse et des seaux disposés tous les 15 mètres qui empêche les batraciens de traverser et les dévie dans les seaux. Les bénévoles viennent alors les ramasser et leur faire passer manuellement la route afin qu’ils puissent rejoindre l’ancien étang qui est de l’autre côté et s’y reproduire. Certains soirs, à la tombée de la nuit, avec une température de 6-7°, et un temps humide, ils peuvent sauver jusqu’à 500 batraciens ! À Braffe, des bénévoles se mobilisent aussi pour attraper les batraciens et les faire traverser… mais, même s’ils en ramassent, il y en a encore beaucoup de spécimens qui sont écrasés…"
À Rongy, le dispositif a été mis en place ce mardi, et les rondes des bénévoles débuteront d’ici quelques jours. "Cela permet d’éviter à 6000-7000 crapauds, et à une centaine de grenouilles et de tritons de se faire écraser sur cet axe fort emprunté, ajoute Joséphine Martin. La commune et la police locale mettent aussi en œuvre les barrières et la signalisation de ralentir à 30 km/h."
D’autres dispositifs "physiques" de ce type sont aussi installés au chemin du Flux à Laplaigne et à la rue de Wailly à Taintignies.
Si chaque année, les bénévoles sauvent de plus en plus d’individus, cela ne doit pas faire oublier le déclin des populations d’amphibiens et de batraciens. "À certains endroits, les chiffres ont été divisés par deux ou par trois en quelques années, relève Joséphine Martin. Il y a notamment un virus qui a décimé les populations de crapauds, sans compter le changement climatique et l’activité humaine. Les batraciens ont perdu des zones d’habitat en raison de la disparition des espaces humides, de la déforestation, etc. Les routes font aussi beaucoup de dégâts. Les batraciens ont pourtant un rôle très important à jouer dans la chaîne alimentaire et dans l’écosystème."
Par contre, davantage de tritons sont comptabilisés ces dernières années. "Auparavant, nous installions un barrage grillagé qui permettait à certains spécimens de passer de l’autre côté. Avec la bâche, on parvient à mieux récupérer les tritons, ce qui nous permet d’en comptabiliser plus, et comme ils sont aussi un peu plus précoces dans la saison, le fait d’installer les dispositifs plus tôt permet d’en capturer davantage et éviter qu’ils ne se fassent écraser…"