Une culture géante de bambous à Wez-Velvain : une récolte espérée dans 4 ans
Quand il a repris la ferme familiale dans l’entité de Brunehaut, Matthieu Degallaix n’avait qu’une idée à l’esprit: faire germer une culture innovante.
Publié le 30-12-2021 à 06h00
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Au printemps dernier, le Cominois a réussi son pari en plantant, sur un champ de 7 hectares, 6 000 mini-bambous. C’est à ce jour la plus grande exploitation belge. Le jeune agriculteur fait figure de pionnier, vu qu’il n’existe qu’une seule bambouseraie, à Ittre, mais qui ne s’étend "que" sur 3 ha.
Quelles ont été vos motivations à vous lancer dans cette production atypique?
Le bambou est la plante qui offre le plus de diversification au monde. Peu importe de quelle manière il sera transformé, il y aura toujours des débouchés. L’objectif est bien sûr de vendre le produit de cette culture qui peut servir à des fins multiples; que ça soit pour le secteur médical, la conception de cosmétiques, la construction en général…
De la base jusqu’à la cime, toutes les parties du bambou peuvent être valorisées, y compris pour la biomasse ou le fourrage destiné au bétail.
Il y a aussi une dimension écologique à votre projet?
En effet, ce type de plantations absorbe deux à trois fois plus de CO2 qu’une forêt de résineux, tout en rejetant 30% d’oxygène en plus dans l’atmosphère. C’est tout bénéfice, d’autant que le bambou n’a besoin d’aucun produit phytosanitaire car il est épargné par les maladies et les parasites.
Quand votre culture sera-t-elle mâture?
Il faudra compter entre cinq et sept ans. Les plus beaux plants atteignent actuellement entre 1 m et 1m20 et j’espère en tirer profit avec une première récolte dans quatre ans. Mais on est tributaire des conditions climatiques, du rendement des terres, etc.
Et pour la suite?
J’ai plein de projets en tête qui peuvent naître mais de là à ce qu’ils se concrétisent… Il n’y a encore rien de concret même si l’on pourrait imaginer une transformation locale du bambou, afin de fabriquer du mobilier par exemple. Des visites et soirées à thèmes pourraient aussi être organisées pour le grand public, en vue de lui faire découvrir cette culture encore très peu développée en Belgique.