Un Laplaignois honoré à titre posthume 43 ans après un geste héroïque qui lui coûta la vie
Lors d’une réunion familiale et officielle, Joël Dudant a reçu, à titre posthume, la médaille d’or pour son geste de bravoure.
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Publié le 11-10-2021 à 07h09
Plus de 40 ans après son geste héroïque qui lui a coûté la vie lors du sauvetage d’une personne dans la région de Péronnes-Maubray, Joël Dudant a reçu samedi, à titre posthume, la médaille d’or de la très célèbre «Carnegie Hero Fund» pour des faits quasi passés sous silence à l’époque. En présence du bourgmestre Bernard Bauwens, Théo Van Santen, secrétaire national de l’institution, a remis à Bernadette Delanghe, l’épouse du héros défunt, la médaille d’or de la CHF.
À cette occasion, la famille de la veuve et du disparu, ses ami(e)s et proches avaient été conviés à une sympathique réception.
Deux actes héroïques: le dernier lui fut fatal
Joël Dudant est né à Laplaigne le 21 août 1947. Travaillant aux «Bétons de Callenelle», le jeune homme n’en était pas à son coup d’essai puisqu’il avait déjà sauvé, avec succès, un homme de la noyade dans une des coupures de l’Escaut à Laplaigne.
Ce premier acte héroïque était passé sous silence! Nul n’en avait officiellement parlé! Rebelote quelques années plus tard.
Le 25 mars 1978, Joël se jette à nouveau à l’eau et tente de sauver quelqu’un qui était tombé dans l’ancien canal Pommeroeul-Antoing. Son geste héroïque lui fut fatal. Joël décédera en milieu hospitalier à l’âge de 30 ans.
À l’époque, sa veuve Bernadette avait reçu la médaille d’argent de la fondation CHF.
«C'était une erreur. Il aurait dû recevoir la médaille d'or. Aujourd'hui, c'est une mission spéciale. Je corrige cette erreur malheureuse avec toutes les excuses de la Commission», a publiquement déclaré le secrétaire Théo Van Santen.
Les héros pacifiques…
Quid de cette association pour le moins méconnue? C’est à l’initiative d’Andrew Carnegie que l’on doit la création de cette institution mondiale. Né en Écosse en 1848, émigré aux États-Unis, le jeune Andrew était un garçon extrêmement intelligent. Entré dans une compagnie ferroviaire, il monte vite dans la hiérarchie… grâce à son zèle, sa perspicacité et son sens de l’organisation. À 30 ans, il crée ses propres sociétés de construction de ponts ferroviaires, de fabrication de rails et de construction de locomotives. Il décide ensuite de passer à la production de l’acier. Le succès est inédit et il devient à 40 ans l’homme le plus riche des «States».
Huit ans plus tard, en 1875, l’homme revend toutes ses usines pour une somme de 80 millions de Livres Sterling, un montant colossal à l’époque. Il décidait alors de distribuer la plus grande partie de sa fortune, de son vivant. Il investira alors dans l’enseignement, la recherche scientifique, les observatoires, les orgues d’églises et quelque 3 000 bibliothèques.
On lui doit notamment la création de la Cour permanente de justice internationale à La Haye et le célèbre «Carnegie Hall» de New York. Dès 1910, il consacre sa richesse à ceux qu’il qualifie de «héros pacifiques», mettant à l’honneur ceux qui ont mis leur vie en danger pour sauver celle d’autrui! La Fondation Carnegie est ainsi née en Belgique en 1911.