Bernissart: il la harcèle... par virement bancaire
Une dame a porté plainte pour harcèlement. Un ami avec lequel elle a coupé les ponts tentait par tous les moyens de communiquer avec elle.
Publié le 22-05-2023 à 11h23
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Aujourd’hui, on pourrait croire qu’"effacer un individu de sa vie" n’est plus qu’un jeu d’enfant: il n’y aurait qu’à le "bloquer" sur les réseaux (appelés) sociaux. Malheureusement, cela ne suffit pas toujours. A Bernissart, une dame en a fait l’expérience.
Amie depuis une dizaine d’années avec un homme, la plaignante a souhaité couper les ponts en raison de la présence "invasive" de l’individu. Après cette rupture, madame a commencé à se sentir épiée. "Il traînait toujours près de chez moi, il était partout où j’allais, il suivait même mes enfants, raconte-t-elle aujourd’hui, après avoir porté plainte à huit reprises. Un policier en a même fait le constat, lorsqu’il a vu monsieur s’approcher de mon véhicule sur le parking de l’Intermarché et tourner dans le quartier de mon domicile." La plaignante affirme avoir été hospitalisée pour dépression à cause de cet individu. Elle réclame 2 500 euros de dommages.
Il communiquait avec elle… par virement !
Une preuve du comportement harcelant a été portée au tribunal: bloqué sur tous les moyens de communication électronique, l’homme a toutefois réussi à trouver un moyen "original" de rentrer en contact avec la dame. Il lui a adressé à deux reprises un virement d’un montant d’un euro (symbolique ?) afin d’adresser un message en communication. "Je sais que tu es à l’hôpital mdr (mort de rire)", lui a-t-il écrit. Une attitude peu appréciée par le substitut du procureur du roi, qui, malgré ses remarques, n’a pas fait sourciller le prévenu.
"C’est elle qui voulait toujours savoir où j’allais, ce que je faisais. Elle était au courant de tous mes faits et gestes. Je lui ai écrit parce que j’ai appris qu’elle ne voulait pas que je sache qu’elle était à l’hôpital et que je trouvais ça risible", a rétorqué le prévenu qui ne reconnaît pas le harcèlement qui lui est reproché.
Son avocat est étonné de ce revirement de situation. "Nous avions parlé avec monsieur, et compte tenu des deux virements, nous avions convenu de dire que le harcèlement était établi. Je suis surpris qu’il dise aujourd’hui le contraire", a confié l’avocat.
Une victime peu crédible ?
Il a ensuite tenu à nuancer les propos de la partie adverse.
"Il y a à manger et à boire dans ce qu’on nous dit. Madame a des antécédents de dépression et on veut nous faire croire que sa rechute est en lien avec sa relation avec monsieur. De plus, grâce aux messages, on peut établir qu’il y avait plus qu’une amitié entre ces deux individus. Encore une fois, on essaie de nous faire penser le contraire !"
L’avocat sollicite une suspension du prononcé que la présidente du tribunal préférerait probatoire avec pour condition principale de ne plus approcher la dame.
Elle rendra son jugement le 13 juin.