À Blaton, le crossage, c’est sacré pour Edith (90 ans!)
À bientôt 90 ans, Edith tient toujours son café bon pied bon œil, à Blaton.
Publié le 23-02-2023 à 06h30
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Place de Blaton ce mercredi midi. Nous y croisons Benoît Dremaux, des "421", qui coordonne le crossage dans le village.
"Je vais vous faire rencontrer la vedette, la star du jour, nous dit-il. C’est notre Edith nationale."
Il nous emmène au café "Chez Edith", "Au Maquis" si vous préférez, à quelques mètres de là. "Sur les papiers, il faut conserver le nom Au Maquis, en référence à la résistance pendant la guerre", souligne Edith, attablée et toujours bon pied bon œil alors qu’elle est âgée de presque 90 ans !
Voilà soixante ans qu’elle tient cet établissement.
"Pendant des années, jusqu’à tout récemment, je préparais à dîner et à souper pour les crosseurs, en l’occurrence les Kiskakosku, qui sont toujours là" assure Edith Toubeau.
"C’était comme ça tous les ans et on ne mangeait pas de viande, comme le veut la tradition. C’était plutôt du poisson. Au menu, il y avait des coquilles Saint-Jacques, de la soupe aux haricots blancs et des frites avec des rollmops. Pour finir, une tarte au sucre."
"Je fais l’arbitre"
Si Edith ne crosse pas, elle met un point d’honneur à bien accueillir les participants. Ducasse, crossage: la porte d’Edith est toujours ouverte. Elle ne craint pas les incidents. "Il n’y a jamais de bagarre chez moi. Je fais l’arbitre. Quand je vois que le ton monte, que ça discute un peu trop fort, je dis aux gens qu’il y a la cour pour ça."
Avant d’arriver sur la place, elle a tenu un autre établissement. "C’était aux charbonnages d’Harchies, pendant dix an s. Les marchands de charbon passaient parfois la nuit dans ma cuisine avant de repartir. J’ouvrais à 5h30."
Au fil des ans, Edith a adapté ses heures d’ouverture. "Je n’ouvre plus souvent toute la journée. Le dimanche, c’est 10h30-14h par exemple."
La retraite ? Un gros mot. "J’arrêterai quand je serai morte."
Le plus tard possible Edith, bien sûr.