Bernissart : la dame âgée était logée contre paiement de (lourdes) factures de rénovation
Il héberge la dame de 71 ans contre paiement des travaux de rénovation du logement. Le prévenu a-t-il (fort) gonflé les factures ?
Publié le 13-06-2022 à 16h09
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Julien (tous les prénoms sont fictifs) est poursuivi devant le tribunal correctionnel de Tournai pour des faits d’escroquerie. Le prévenu s’était lié d’amitié avec Denise, une dame âgée de 71 ans au moment des faits.
"Je l’ai vue plusieurs fois vu grâce à mon frère. On a commencé à sympathiser et à boire des cafés ensemble" , a précisé Julien. "Toute la famille l’appelait mamy. Un jour, elle m’a fait part du fait que sa maison avait été vendue. Denise se plaignait de ne pas trouver d’autres logements qui acceptaient les chiens. Au même moment, je construisais une annexe dans l’entité de Bernissart et elle m’a demandé si elle pouvait y séjourner. J’ai bien prévenu que le bâtiment n’était pas encore en état mais elle a insisté" .
De son côté, Denise a évoqué qu’elle cherchait une maison de repos. Toutefois, le prévenu a indiqué qu’il n’était pas au courant…
"Julien avait expliqué à ma cliente qu’il possédait un showroom et allait le transformer en un véritable château" , s’est exclamé Me Tounkara, conseil de la partie civile. "À partir du moment où Denise a confié qu’elle avait vendu sa propriété, les contacts initiaux, très occasionnels, sont devenus de plus en plus fréquents".
Tout l’argent de la vente de sa maison y passe!
D’après Julien, tout se passait dans les meilleures conditions. En échange de ce logement, Denise payait les travaux en cours. Cependant, au fur et à mesure du temps, la victime avait l’impression que son "fidèle" ami gonflait les factures afin d’en mettre une partie dans sa poche.
"Après plusieurs mois, Denise vivait toujours dans des conditions douteuses alors qu’elle n’arrêtait pas de payer. L’argent de sa maison est totalement passé dans les travaux! Un jour, le prévenu a réclamé la somme de 9000 euros. Elle a refusé de verser l’argent sauf si le chantier avançait.
Rapidement, ma cliente a constaté des problèmes de sabotage. L’eau ou encore l’électricité lui ont été coupées de manière récurrente. Bien évidemment, Julien envoyait les factures des réparations".
Toujours pour la partie civile, le prévenu aurait "engendré un ras-le-bol pour que la victime débourse davantage ou s’en aille afin de profiter du bien rénové et totalement payé" .
À la lecture du dossier, le représentant du ministère public n’a relevé aucune preuve d’escroquerie et a ainsi requis l’acquittement. " C’est un litige civil. Rien ne prouve que le prévenu empochait de l’argent" .
"La victime a payé les factures de sa propre initiative. Je ne vois donc pas où sont les manœuvres frauduleuses" , a conclu le conseil de Julien. Le jugement sera prononcé le 18 août.