Semaine des aidants proches : "entourer maman nous paraît normal"
Le plan de cohésion sociale met à l’honneur les aidants proches durant une semaine. Comme Mariam Bouamoud, qui s’occupe de sa maman.
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Publié le 09-10-2021 à 06h00
Le Plan de cohésion sociale de Bernissart organise en ce moment la semaine des aidants proches, avec plusieurs activités proposées à la maison rurale de Blaton. L’occasion de mettre en évidence ces personnes qui soutiennent un proche en déficit d’autonomie (maladie, handicap, accident, vieillissement…), qu’elles habitent ou pas avec la personne aidée.
Un témoignage parmi d’autres
Mariam Bouamoud vit avec sa maman qui, diabétique, a développé une cirrhose du foie. Et même si la santé de sa maman a évolué favorablement aujourd'hui, Mariam reste très attentive. «La situation s'était vraiment dégradée il y a deux ans et il a fallu passer par une greffe, explique cette citoyenne de Péruwelz. Au début, c'était se lever très souvent, prendre le taux de glycémie. Ma fille était encore à la maison à l'époque et prenait le relais de temps en temps. Je revenais de mon travail sur le temps de midi pour voir si tout allait bien. Je veillais à ce qu'elle bénéficie du meilleur confort. Le Covid n'a rien arrangé. Le plus difficile a été la période où elle a fait des séjours fréquents à l'hôpital. Il a fallu jongler entre la vie de famille, le travail et les visites à l'hôpital. Des trajets épuisants. De janvier à mars, au moment de sa greffe, les nuits étaient courtes.»
Néanmoins, Mariam n'a jamais considéré la prise en charge de sa maman comme un fardeau. «Elle a toujours tout fait pour nous, notre famille. Il est normal qu'elle soit entourée de la meilleure des manières.»
Jusqu’au bout
L'idée de placer sa maman dans une résidence pour personnes âgées ne s'est jamais imposée à Mariam. «Je ne suis pas contre en général mais ça ne fait pas partie de l'optique de notre famille. Nos parents nous ont mis au monde. Nous les accompagnons jusqu'au bout.» Même si elle connaît l'existence de services d'aide spécialisés, Mariam n'y a jamais eu recours jusqu'à présent. «Peut-être qu'une personne pourrait passer en journée, pourquoi pas? Mais en même temps, maman a ses habitudes. Il lui faudrait du temps pour apprivoiser la personne.»
Mariam accepte les contraintes liées à ce mode de fonctionnement. Elle dit avoir mis un pan de sa vie entre parenthèses, ce qui ne veut pas dire qu'elle ne s'accorde pas de temps à autre une sortie, en prenant bien soin de communiquer avec ses sœurs qui veillent aussi sur leur maman. «Je n'oublie pas non plus que j'ai toujours un ado à la maison. Encore une fois, c'est important de pouvoir tout concilier.»
Cette semaine des aidants proches, Mariam la voit comme une belle initiative afin de sortir les personnes de leur isolement. «Beaucoup de gens vivent trop seuls. La présence des proches est cruciale. C'est pourquoi je veille sur maman. Et si je peux aider d'autres personnes, je le fais volontiers.»
À 70 ans, la, maman de Mariam vit plus ou moins normalement. Il n'y a que le volant qu'elle n'a pas encore repris. «Elle a toujours été très indépendante, très active», assure Mariam.
Aujourd’hui, elle est avant tout bien entourée. C’est le principal.