Basècles : l’ancienne cité des Marbriers se raconte en balade, grâce à un nouveau circuit de 5,5 km (photos)
Si l’or noir a "disparu", le village beloeillois garde des traces de son glorieux passé d’extraction de pierres. On peut les découvrir via un circuit de 5,5 km qui valorise aussi d’autres éléments patrimoniaux.
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- Publié le 09-06-2023 à 14h28
- Mis à jour le 09-06-2023 à 17h24
Amateurs de balades, il ne faut pas forcément se déplacer très loin pour trouver un brin de dépaysement, au cœur d’une nature dont on ne soupçonne pas toujours l’existence. Pour peu que l’on s’écarte de son centre très urbanisé, Basècles, le plus gros village belœillois, recèle quelques pépites.

À travers la mise en place d’un circuit permanent entièrement balisé, l’Office du tourisme a voulu mettre en lumière les richesses naturelles et patrimoniales de la localité. Un pari gagnant.
"Les Pied’sintes des Marbriers", nom attribué à ce nouveau parcours pédestre, offre une plongée de 5,5 km à la découverte de l’histoire et du passé carrier de Basècles, la dernière carrière ayant cessé ses activités en 1972.
Le marbre noir fit la réputation de cet ancien village industriel tant en Belgique qu’à l’étranger: c’est au XIXe siècle que l’extraction de la pierre connut son apogée.
Imaginée avec l’appui des Amis de la nature, la balade fait la part belle aux petites rues et sentiers (de la Houblinière, des Borains, Chasse Madame, de la Carrière Roland…), dont certains sont particulièrement champêtres.

L’étape basècloise, qui prend son envol de la place du "pu biau des villôges", est agrémentée de dix points d’intérêt historique. Nous vous livrons quelques-uns de nos coups de cœur, classés dans l’ordre de nos pas et dont nous vous contons l’histoire.
1. La pompe à eau adossée à un ancien couvent
À la fin du XIXe siècle, une multitude de pompes garantissaient à la population un accès à l’eau potable. En 1898, l’une d’elles fut fixée contre la façade de l’école de dessin à l’angle de la Grand’Rue et de la rue des Préaux. Depuis la démolition de l’établissement, la pompe a migré sur la place, adossée au mur du couvent qui abrite aujourd’hui l’école Saint-François.
2. Notre-Dame de Lorette et le château Daudergnies

La chapelle Notre-Dame de Lorette, rue Perche à l’Oiseau, est la plus ancienne érigée à Basècles (1776). Non loin de là, on passe devant l’enceinte d’un superbe château de style éclectique, bâti par l’illustre Jean-Baptiste Daudergnies en 1883.
Issu d’un milieu modeste, cet ouvrier de la pierre gravira très vite les échelons pour arriver à la tête d’une entreprise de construction active sur d’importants chantiers européens (tunnels, lignes de chemin de fer…). Sa renommée lui valut d’être appelé à participer à la construction du canal de Panama. L’entrepreneur (1827-1886) y avait engagé une partie de sa fortune mais il mourut quelques jours plus tard, dans des circonstances mystérieuses.
3. L’ancien centre de loisirs de Basècles Plage

Ce petit complexe touristique né au milieu d’un écrin de verdure fut doté, avant la Seconde Guerre mondiale, d’un bassin de natation alimenté par les eaux de la Verne.
Laissé ensuite à l’abandon, le site reprendra vie dans les années 60 mais le décès accidentel d’un nageur inconscient, qui plongea en eaux peu profondes, précipitera la fermeture des lieux.
4. La carrière des pompiers

La carrière Bleu a connu une nouvelle vie en 2000 grâce au club privé des pêcheurs sapeurs-pompiers de Basècles qui a œuvré à son assainissement et à sa réhabilitation.
Le plan d’eau, rempoissonné, est aujourd’hui un spot très apprécié des amateurs de pêche. Et dire qu’il fut un temps question de reconvertir cette carrière, que l’on peut admirer depuis la rue de Grandglise, en une décharge de déchets inertes.
En tournant la tête vers la gauche, on a un joli panorama sur l’ancienne carrière Legrand immergée, qui fut un lieu de baignade prisé avant de devenir une propriété privée.
5. Le monument Gaston Destrebecq

La statue en hommage à Gaston Destrebecq (1918-1946), sous les traits du Captif de Michel-Ange, trône à l’angle des rues Grande et des Préaux. Le Basèclois fut à l’origine de la constitution d’un groupe local de Résistance durant la guerre 40-45. Déporté dans un camp de concentration en Allemagne, il décéda peu de temps après sa libération en 1945.