Aubechies: un escalier métallique à côté de l’église classée, un patrimoine balafré ?
Trouver un équilibre entre le respect du patrimoine et la sécurité, c’est parfois un fameux casse-tête. Exemple au gîte Ajiste où l’installation d’une passerelle de secours se heurte à quelques critiques.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/6e1300c1-cfc4-4377-a1cf-12bf78fb567d.png)
Publié le 22-05-2023 à 12h46 - Mis à jour le 22-05-2023 à 13h05
:focal(376x309:386x299)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/A2XUHFM7YFASPFV5EH5GNZ42XU.jpg)
La pose récente d’escaliers de secours au gîte Ajiste a été diversement appréciée à Aubechies, notamment des amoureux de vieilles pierres. Pour d’aucuns, la pilule fut d’autant plus difficile à avaler qu’une des passerelles métalliques adossées au bâtiment, appartenant à la Commune, jouxte l’église classée Saint-Géry.
Même si l’édifice millénaire (XIe siècle), de style roman, est en souffrance au niveau de sa toiture, il demeure un joyau de ce village reconnu comme l’un des plus beaux de Wallonie.
Personne ne disconvient du caractère indispensable des aménagements opérés en vue de mieux sécuriser le gîte "Ajiste" et ses occupants, si un incendie venait à se déclarer. En revanche, c’est la configuration de l’escalier de secours donnant sur l’église d’Aubechies qui fait l’objet de quelques critiques, notamment de l’élu libéral Alain Carion qui a interpellé la majorité lors du dernier conseil communal.
"Je ne pense pas que l’on puisse laisser les choses en l’état, soutient le conseiller de l’opposition. Il y avait sans doute moyen de placer cette passerelle d’une autre manière, surtout qu’elle aboutit dans un espace fermé par des barrières Heras mises en place dans le cadre du projet de réfection de l’église. J’espère qu’il s’agit d’une solution provisoire, car ce dispositif défigure aussi bien l’édifice religieux que le gîte Ajiste (NDLR: l'endroit abritait jadis l'école communale). Je vous invite à revoir votre copie. "
La sécurité a primé: "Un dispositif pas très esthétique mais efficace"
Le bourgmestre belœillois concède que cette passerelle n’est pas très esthétique mais il invoque des impératifs de sécurité. "C’était la seule solution envisageable, selon le bureau d’études. Il était primordial que l’escalier de secours soit suffisamment éloigné du gîte et de la porte du rez-de-chaussée, en cas de dégagement de fumée. Nous tenions aussi maintenir le passage entre la place d’Aubechies et l’avant du bâtiment", explique Luc Vansaingèle (PS).
"Pauvre Aubechies !"
Entre les considérations patrimoniales et sécuritaires, il a fallu trancher: "L’actualité récente (NDLR: l’incendie au home de Grandglise) a démontré toute l’importance de disposer de bâtiments bien équipés en la matière. Ce type d’aménagements n’est peut-être pas joli mais c’est efficace quand on doit faire face au feu." Et le maïeur de rappeler que le gîte d’Aubechies (24 lits) a très longtemps vécu sans passerelle d’évacuation.
Son prédécesseur à la tête de l’entité princière, Alain Carion, a fait part de son désarroi devant l’absence d’alternative. "On se trouve dans un espace particulier, en plein cœur de village. Tout le monde connaît la situation de l’église et l’on est venu ajouter un point d’apport volontaire ainsi qu'une bulle à verres au sein de l’espace Pierre Descamps. J’ai presque envie de dire: ‘‘Pauvre Aubechies’’. Si la sécurité est à ce point prioritaire, n’aurait-il pas été préférable de plutôt condamner le 1er étage du gîte ? ", se demande-t-il.