Quevaucamps : film, livre et expo à la Fondation Paul Duhem
Les artistes fragilisés ont leur place dans le vaste paysage de la création artistique. Des œuvres à promouvoir et à transmettre.
Publié le 28-11-2022 à 06h00
:focal(1094.5x829:1104.5x819)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/ITUUA3QCABGZJPHM3GMTWVA2V4.jpg)
Créée voici six ans et installée à Quevaucamps, cette fondation porte le nom d’un artiste originaire de Blandain. Paul Duhem (1919-1999) a intégré l’atelier de dessin de La Pommeraie dans le dernier quart du XXe siècle. Ses talents de coloriste et sa singularité de portraitiste sont aujourd’hui largement connus.
Un ingénieux bestiaire
De nombreux résidents fréquentant l’atelier de Bruno Gérard, dès 1990, ont réalisé des œuvres qui ont pris place dans des musées d’art brut, des institutions. Plus de cinq mille tableaux, sculptures et installations font partie des collections actuelles de la Fondation. "La Fondation ne vend pas les créations, précise l’animateur et administrateur qui, au cours de sa carrière, a incité tant d’hommes et de femmes à s’exprimer via différentes techniques. Si l’œuvre appartient à l’artiste, nous nous sommes engagés à la protéger, à la pérenniser. À Villeneuve d’Ascq comme à Lille, Mons, Gand et bien plus loin, des musées souhaitent exposer dessins, toiles et sculptures."
À l’heure de prendre sa retraite, Bruno Gérard a pensé à la transmission: et si les enfants pouvaient avoir accès à la création singulière qui habite les ateliers depuis tant d’années ?
Le livre qui sort de presse, "L’Arche de la Fondation Paul Duhem", ouvre les regards sur les aquarelles, collages, encres et peintures ayant trait aux animaux. Réalisé en papier dessin, particulièrement coloré et joyeux, l’ouvrage sollicite l’imaginaire, la fantaisie, la réflexion. Et laisse place à la créativité des plus jeunes. Face aux œuvres présentées, oiseaux, animaux fantastiques, chevaux, insectes, petites bêtes mal aimées et silhouettes de cirque, l’enfant peut inventer d’autres créatures, poursuivre une esquisse, deviner les traces d’un intrus ou d’un familier. Un lexique et des notices permettent de mieux connaître les artistes et techniques, ainsi que certains mots utilisés dans les textes explicatifs.
Un film émouvant
Fille d’un musicien ambulant, Marta Grünenwaldt (décédée à Mouscron en 2008) a mené une vie d’errance, liée secrètement à l’amour du dessin et de la musique. Engagée comme domestique dans un château, elle reste dans l’ombre mais en 1987, une exposition de ses œuvres picturales a lieu à Mouscron (Art en Marge). Une jeune réalisatrice, Manon Pélissier, a cherché à mieux cerner l’artiste au parcours atypique. Un film de trente minutes, "Souvenirs d’un coquelicot", offre un éclairage particulier au destin d’une mère et grand-mère qui a pu finir ses jours entourée de sa famille et dont les œuvres sont exposées jusqu’à Tokyo. Le film sera prochainement visible sur le site de la Fondation.
Une exposition animée
C’est en la salle de la Fondation Paul Duhem que le public découvrira de nombreuses créations étonnantes. Le zèbre, les écureuils, l’âne, le hibou, le cheval et quelques toiles peuplées d’animaux, de figures mystérieuses, convoquent l’imaginaire. Loin d’être réservés à quelques initiés, les tableaux, images et collages intriguent le regard. Des peintures de Marta Grünenwaldt sont également accessibles. Des animations sont prévues avec les classes et groupes qui en feront la demande.
Fondation Paul Duhem, 81 rue Vandervelde, 7972 Quevaucamps. 069 590 888 www.fondationpaulduhem.eu