VIDÉO | Un constructeur de «tuk-tuk» à Basècles, une première en Belgique!
À la différence des modèles qui inondent les villes d’Asie, les «tuk-tuk» assemblés par Jean-François Taquet sont écologiques.
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- Publié le 08-10-2019 à 15h02
À Pairi Daiza, le personnel le surnomme MacGyver! Depuis plusieurs années déjà, le Basèclois Jean-François Taquet, c’est un peu le couteau suisse du célèbre parc animalier. Pailles en bambou, bouteilles de champagne en… bois (une petite fantaisie pour indiquer aux clients de l’hôtel que leur bouteille est au frais), mojito au fût…, il a apposé sa griffe sur de nombreux projets.
Un châssis de voiture, un guidon de vélo…
Même les plus insolites d'entre eux semblent à la portée de ce brillant ingénieur industriel en électromécanique. Sa dernière innovation en date? Le développement de «tuk-tuk» motorisés, un moyen de transport très largement répandu sur le continent asiatique. «Le parc Pairi Daiza avait envie de tester ce type de véhicule pour le transport de matériel et de son personnel, principalement. Et comme j'aime bien trouver de nouveaux challenges, j'ai sauté le pas. Après avoir démarré les tests sur deux véhicules importés en pièces détachées en février, j'ai livré les six premiers modèles en juin dernier,» explique l'entrepreneur beloeillois, le seul en Belgique à avoir investi ce créneau de la construction de «tuk-tuk».
Électrique, silencieux…
Les différents véhicules que Jean-François Taquet assemble à l’arrière du site de sa société (JF Tech), spécialisée dans la fabrication de modules électrotechniques (automatisation, domotique…), arrivent directement de Chine, en kits.
«Je reçois une cinquantaine de pièces et il me faut généralement une semaine pour monter un cyclomoteur, dont la base est composée d'un châssis de voiture et d'un guidon de vélo. En fonction des demandes d'utilisation des clients, des adaptations peuvent évidemment être réalisées.»

Les avantages des «tuk-tuk» conçus en terres basècloises sont légion. De par leur motorisation 100% électrique, ces cyclomoteurs à trois roues sont à la fois silencieux et écologiques puisqu'ils n'émettent aucune émission de CO2. «On s'inscrit en plein dans la mouvance actuelle où l'on prône les véhicules propres de nouvelle génération. C'est ce que les villes recherchent, d'autant qu'elles sont de plus en plus limitées à 30 km/h en intra-muros, la vitesse à laquelle sont bridés les engins », précise le constructeur de 45 ans.
Sur le plan de l’autonomie, les voiturettes d’inspiration asiatique de Jean-François Taquet peuvent rouler entre 40 et 50 km. Et il faut compter six bonnes heures pour recharger les batteries de plomb.
Disposant d’au moins quatre places, en plus de celle du chauffeur, leur prix de vente avoisine les 10 000€. Un tarif qui peut évidemment varier selon les équipements demandés par les clients.

Si M. Taquet a déjà laissé sa carte de visite à Pairi Daiza, le chef d’entreprise aimerait investir d’autres marchés. Son ambition? Convaincre les villes de l’intérêt de miser sur les «tuk-tuk» comme moyen de déplacement alternatif, idéal pour le transport de personnes ou pour assurer des livraisons dans des centres-villes souvent engorgés par les voitures.
C'est en ce sens qu'il a introduit une demande d'homologation auprès de la Région wallonne afin que ses tricycles motorisés puissent circuler sur la voie publique, en zone urbaine. Après Pairi Daiza, un second gros client, «encore plus important en termes de commandes», est déjà dans les starting-blocks. «Deux véhicules sont en test mais tout dépendra de la réponse donnée au dossier d'homologation, sachant qu'il s'agit d'une start-up belge qui aimerait utiliser ce mode de déplacement assez fun en ville,» nous dit-il.
Au niveau de la législation, ces cyclomoteurs rentrent dans la même catégorie que les voitures sans permis, nécessitant une immatriculation semblable à celles des scooters.