Règlement de comptes sur l’Esplanade à Ath
Une petite hache et des matraques télescopiques avaient été brandies, mais les prévenus réfutent avoir voulu se bagarrer.
- Publié le 19-09-2023 à 17h28
- Mis à jour le 19-09-2023 à 19h50
:focal(545x417.5:555x407.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/NBGSNLLXHFGODMEBB3O2VJ5HO4.jpg)
Début 2022, la cité de Gouyasse avait été le théâtre de plusieurs épisodes de violence sur fond notamment de rivalité entre bandes de motards. Les forces de l’ordre avaient été fortement sollicitées.
Six prévenus âgés de 26 à 57 ans comparaissaient ce début de semaine pour une rixe qui s’était déroulée sur l’Esplanade le 22 mars 2022. À l’entrée du tribunal, le déploiement policier était important. Un maître-chien était même présent. Une certaine tension flottait au-dessus de la barre.
Le jour des faits, deux frères étaient en train de faire de la musculation sur des engins avec deux amis quand ils avaient été abordés par Bart (prénom d’emprunt). Ce dernier avait demandé à un des frères de ne pas se mêler d’une histoire qui avait eu lieu peu de temps avant. Bart dit avoir reçu des coups. Il avait appelé son père à la rescousse.
Les frères disent avoir vu débarquer des voitures et au total une vingtaine de protagonistes pour en découdre. Ils expliquent avoir été passés à tabac.
Plusieurs des prévenus, dont un qui était détenu, font partie d’un groupe bien connu de motards. Ils doivent répondre de coups ou de port d’arme. Une petite hache, des matraques télescopiques et des coups-de-poing américains avaient été exhibés.
"Mes clients sont tombés dans un guet-apens, estime la partie civile. Un de mes clients a eu une fracture de la main et n’a pas pu reprendre son travail". Une autre partie civile indique que son client avait été roué de coups : "Il baignait dans son sang".
En quatre actes
Le ministère public parle d’un dossier affligeant et s’est déclaré médusé à la lecture des P.V. "On a quatre scènes. Je me suis demandé à quel moment ils allaient appeler la police. Ils sont revenus à la charge en rappelant du monde. La violence appelle la violence. Et la prochaine fois, ce sera quoi ?"
Il a requis des peines allant jusqu’à 30 mois de prison.
Avec ou sans avocat, les prévenus ont minimisé leur participation, indiquant qu’ils ne voulaient pas se bagarrer et que s’ils étaient en possession d’une arme, c’était juste pour intimider.
"Moi, je suis finalement resté dans ma voiture. J’étais content de ne pas devoir me salir les mains, avance ce prévenu. Il ne faut pas croire que les frères sont des anges. Requérir deux ans de prison contre moi, c’est énorme. Je demande mon acquittement".
Les avocats ont pour la plupart sollicité un acquittement, certains expliquant que leur client n’était même pas sur les lieux. "On a parlé d’un homme avec un tatouage dans le cou. Mon client en a un mais il n’est pas le seul", a plaidé un avocat.
La défense de Bart a demandé l’acquittement pour les coups et la suspension pour avoir sorti la hache.
Jugement le 16 octobre.