Attaque sanglante à l’Athénée d’Ath : fausse agression pour un vrai exercice

L’Athénée d’Ath, en collaboration avec la police, a organisé ce vendredi un exercice "amok". Pour mieux prévoir l’imprévisible.

F.H.

Un exercice "amok" consiste à simuler une attaque par un ou plusieurs auteurs cherchant à faire un maximum de victimes. C’est ce que l’Athénée d’Ath a organisé ce vendredi matin, en simulant l’intrusion d’un individu armé dans ses locaux, avec des victimes.

"À partir du moment où on fait des exercices incendie, c’est important aussi de faire des exercices anti-intrusion, parce que c’est quelque chose qui pourrait se passer" indique la préfète, Stéphanie Naessens. "Comme pour les incendies, c’est bien d’avoir les gestes et les réflexes adéquats en pareille situation. C’est pour ça qu’on a organisé ce type d’exercice et qu’on le fera encore à l’avenir, mais plus nécessairement avec la police évidemment."

"Il y a eu une première phase voilà quelques jours" explique le commissaire divisionnaire Frédéric Pettiaux, le chef de la zone de police d’Ath. "L’Athénée a fait un premier exercice la semaine passée, sans policiers, pour apprendre les bons réflexes aux élèves pour appliquer ce qu’on appelle le lockdown: en cas d’alerte amok, ils s’enferment dans les classes, ils se cachent, ils s’enferment à clé, ils coupent les GSM, ils font le moins de bruit possible et ils attendent ; ils ont fait cet entraînement-là la semaine passée et ici aujourd’hui, on montait d’un niveau, avec une intervention policière, avec une quinzaine d’élèves figurants qui ont bien joué leur rôle et des policiers qui interviennent, mais pas avec un effectif super-important, plutôt avec les effectifs dont on dispose dans la vie de tous les jours à Ath, pour voir aussi si on est dans le bon au cas où cela nous arrivait, en tout cas dans les premières mesures. Il faut voir surtout si les procédures tiennent la route et surtout voir en matière de coordination ce qu’on peut améliorer."

Ce vendredi les élèves du degré inférieur n’étaient pas dans l’école. "Je suis allée voir moi-même les élèves en 4e, 5e et 6e années pour leur expliquer en détail ce qui allait se passer aujourd’hui puisque vraiment le principe ce n’est pas du tout de créer de la panique, au contraire, puisque plus on acquiert les réflexes, moins logiquement on est censé être paniqué" note Stéphanie Naessens. "Les parents aussi ont été avertis et nous avons placé des panneaux “exercice en cours” pour que les voisins soient aussi au courant."

"Je suis assez contente de l’exercice" conclut la préfète. "Il a mis le doigt sur certaines choses qu’il faudra améliorer, dont certaines qu’on savait déjà par exemple ; pour d’autres choses, ça pose des questions: tiens, comment faut-il procéder quand la police arrive, comment celle-ci a-t-elle accès aux documents qui lui permettent de se diriger dans l’école ? Etc."

Du côté de la police, Frédéric Pettiaux trouve aussi tel exercice intéressant. "Nous sommes preneurs et pas uniquement dans les grosses écoles, mais également dans les petites structures ; ça permet aussi à nos policiers de découvrir un terrain de d’action qu’ils ne maîtrisent pas puisqu’on intervient relativement rarement dans les écoles en tant que police."

Un autre acteur était représenté ce vendredi: l’académie de police. "Le chef de la zone de police d’Ath m’a demandé de participer à l’exercice, enfin d’encadrer les policiers qui ont eu une formation spécifique pour ce genre d’événement et donc ça permet de voir sur le terrain l’application de notions qui sont enseignées au niveau des aspirants policiers, pour voir s’il y a des problèmes ou comment on peut améliorer la formation" explique Vincent Amand, coordinateur de la maîtrise de la violence à l’Académie provinciale de police du Hainaut. "Nous sommes appelés en support de temps en temps, ce n’est pas systématique, c’est à la demande de la zone de police. On essaie en tout cas d’avoir une collaboration entre l’école de police et les zones de police, les zones de police qui sont demandeuses o va sur place, on vient donner notre appui, en tout cas notre appui pédagogique pour l’évaluation ; ça permet aussi de faire le lien entre la réalité de terrain et l’enseignement."

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