Boucle du Hainaut: vent citoyen de Revolht pour Georges-Louis Bouchez à Ath

Des citoyen(ne)s confronté(e)s au projet de Boucle du Hainaut ont interpellé le président du MR, Georges-Louis Bouchez, ce dimanche à Arbre.

F.H
 Dans le style direct qui le caractérise, le président du MR, Georges-Louis Bouchez, a pris de temps de dialoguer avec les citoyen(ne)s, ce dimanche matin à Arbre (Ath).
Dans le style direct qui le caractérise, le président du MR, Georges-Louis Bouchez, a pris de temps de dialoguer avec les citoyen(ne)s, ce dimanche matin à Arbre (Ath). ©L'Avenir - F.H.

Parce que, notamment, c’est un ministre libéral (Willy Borsus) qui personnifie la récente décision du gouvernement wallon de lancer la procédure de modification du plan de secteur dans le cadre du projet de ligne électrique à très haute tension entre Avelgem et Courcelles, le collectif Revolht avait mobilisé des citoyen(ne)s, ce dimanche matin à Ath (Ath). Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, y était attendu pour une matinée de travail avec les mandataires locaux de la région. Le programme a dû être adapté en raison du "comité d’accueil" auquel M. Bouchez ne s’est pas dérobé, dialoguant durant plus d’une heure avec des riverains potentiellement impactés par la Bouclez du Hainaut et de ses conséquences importantes à divers niveaux.

"J’étais bien au courant que des gens de Revolht allaient être présents" explique M. Bouchez au terme de ce débat improvisé. "Et donc le but, c’était de pouvoir répondre aux questions et de pouvoir aussi montrer les étapes suivantes pour bien faire passer l’idée que le message est compris, le message est entendu, et on fera tout ce qui est techniquement faisable, quel qu’en soit le prix. Donc ça, il faut que ce soit bien clair : on a besoin de cette électricité, mais avec le moins possible de nuisances. Tout doit être fait pour qu’il y ait le moins possible de nuisances pour les riverains, ici ou ailleurs, quelle que soit la route qui sera choisie."

"Il faut être respectueux"

"J’ai vraiment voulu prendre le temps de parler avec chacun" insiste le président du MR. "C’est fondamental pour ces gens; c’est souvent leur vie qui est en jeu. Une maison, c’est souvent l’unique patrimoine qu’on a ou en tout cas un élément majeur. Il n’y a pas qu’une question d’argent, il y a aussi un élément affectif, il y a des éléments de santé qui sont essentiels et donc c’est pour ça qu’il faut être extrêmement respectueux, prendre le temps de répondre aux questions et pas venir confronter des certitudes, mais au contraire faire en sorte de faire progresser le projet dans la meilleure direction."

"Alors ce qui est prévu, c’est que en tous les cas, de mon côté, au niveau du MR, on a invité à la fois des membres de Revolht, à la fois des ingénieurs et les représentants d’Elia; Revolht décidera s’ils souhaitent venir ou pas à ce stade. Mais quoi qu’il arrive, moi, ce que je veux, c’est confronter les arguments techniques parce que pour le moment, d’un côté, on entend Elia, d’un autre côté, on entend Revolht et ça fait des allers-retours, un peu comme une balle magique. Il faut à un moment donné que les mêmes arguments soient confrontés dans la même pièce pour qu’on puisse alors trouver le meilleur chemin et la meilleure situation. Mais il faut arrêter les faux-semblants ; il faut mettre le dossier sur la table; un peu comme sur le nucléaire, il faut avoir une approche qui est scientifique et rationnelle par rapport au sujet et qui prenne en compte les attentes légitimes des citoyens."

"Le problème d’une ligne enfouie, c’est qu’on ne peut pas la connecter à une autre ligne; or, on en a besoin en cas de délestage ou pour faire passer de l’électricité dans d’autres réseaux" note Geaorges-Louis Bouchez. "Donc moi, je veux que cet argument-là puisse aussi être confronté pour qu’à la fin on soit certain de faire le meilleur choix. Mais si un enfouissement total est possible, eh bien effectivement, même si c’est plus cher, il va falloir le faire. Parce que sur un investissement d’une telle durée, il faut privilégier en particulier la santé et le bien-être. Moi, je ne veux pas raconter n’importe quoi et dire pas de ligne; mais il faut avoir une ligne qui justement n’impacte pas les citoyens."

"L’enfouissement doit être le premier choix"

"Au-delà de l’aspect financier, il y a bien évidemment l’aspect humain, l’aspect affectif, l’aspect santé publique, et donc on peut pas prendre une décision à la légère. C’est pour ça que je veux qu’on prenne le temps qu’il faut pour comparer les arguments techniques et scientifiques. Et il faut véritablement que l’enfouissement soit le premier choix; et il faudrait vraiment quelque chose qui est insurmontable pour justifier qu’on ne fasse pas l’enfouissement. Mais c’est clair que la direction et l’orientation, ça doit être l’enfouissement. Technologiquement, on sait faire énormément de choses. Moi, je crois beaucoup dans le progrès technique et technologique; donc, c’est aux ingénieurs de bosser pour réussir cette solution."

"Nous donnons aussi la promesse de garder le contact; c’est pas de venir aujourd’hui et puis de maintenir un silence et puis un autre jour une décision. Moi ce que je voudrais, c’est qu’on ait surtout une orientation la plus précise possible avant les élections. Parce que tout le monde y va un peu de sa petite phrase, sa petite promesse, moi, je pense qu’il faut des certitudes techniques et par ailleurs, de maintenir justement le contact pour avancer dans le dossier en respect avec l’ensemble des citoyens."

"Qu’est-ce qui a été décidé par le gouvernement? Une seule chose, c’est qu’on avait besoin de cette ligne, mais pour le reste, tout reste possible."

Un dossier et beaucoup de citoyens en souffrance

Du côté du collectif Revolht, la satisfaction est plutôt de mise, par rapport au dialogue. "Depuis maintenant deux ans, trois ou quatre personnes vont voir des mandataires politiques de manière souvent très structurée et avec des dossiers ficelés" souligne Marie Reman. "Mais nous ne voulions pas que les hommes politiques oublient qu’il y a tous ces gens derrière, ces citoyens qui souffrent et qui doivent être écoutés et entendus. C’est cela qui est important, avec ces projets de vie qui sont à terre."

"Je suis satisfaite de cette rencontre, que M. Bouchez ait pu se rendre compte de ce que les gens pensent, que les gens suivent encore tout autant le dossier qu’au début".

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