Élio Di Rupo à propos de la Boucle du Hainaut : "la santé est la priorité absolue"
Élio Di Rupo l’a assuré devant le parlement wallon, lundi, à propos de la Boucle du Hainaut : "la santé des citoyens est pour nous la priorité absolue"
- Publié le 14-02-2023 à 10h41
- Mis à jour le 14-02-2023 à 10h42
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Le dossier de la Boucle du Hainaut est revenu sur la table de la Commission des Affaires générales et des Relations internationales du Parlement wallon, lundi après-midi. avec diverses interpellations et interrogations à l’adresse du ministre-président Élio Di Rupo (PS). On ainsi entendu Germain Mugemangango (PTB (davantage sur la question du financement), Jacqueline Galant (MR), François Desquesnes et Jean-Luc Crucke (Les Engagés), Manu Disabato (Écolo).
Et la proposition de Revolht ?
"Aujourd’hui, ce que les communes, citoyens et agriculteurs réclament, c’est que l’alternative, portée par Revolht concernant le courant continu, soit sur la table, dans le menu de l’examen du dossier ; or, pas un mot sur cette hypothèse de courant continu" s’inquiète François Desquesnes.
"La proposition de Revolht, oui ou non, peut-elle être mise à l’examen en l’état ? " insiste Jean-Luc Crucke. "Si ce gouvernement n’innove pas – quand je dis n’innove pas, cela signifie qu’il ne s’ouvre pas aux citoyens –, permettant un copilotage de ce dossier, cela va être difficile de convaincre" note le Frasnois.
"Aujourd’hui, il y a très peu de contestations par rapport à l’utilité de cette Boucle du Hainaut" constate Manu Disabato. "La question qui se pose aujourd’hui, ce n’est plus sur la technologie, mais sur ce qui est utilisé, le courant continu versus le courant alternatif." Il insiste aussi sur la question de la santé humaine, "primordiale".
Jacqueline Galant insiste sur le fait "que rien n’est décidé". "Il est temps d’arrêter de créer ce climat de peur et de mensonges dans le Hainaut."
Ventilus et Boucle : un seul projet
"Avec Ventilus en Flandre et la Boucle du Hainaut en Wallonie, selon Élia, notre pays et notre Région auront des lignes électriques qui mènent notre pays vers la transition énergétique et, progressivement, vers l’énergie électrique verte" indique Élio Di Rupo, en énonçant ainsi le principe d’unicité de ces deux dossiers régionaux qu’Élia présente toujours comme distincts. Avec deux objectifs : l’autonomie énergétique et la maîtrise des prix.
"Rien n’est encore décidé..."
"On comprend bien entendu les peurs et les interrogations des citoyens étant potentiellement concernés. Je tiens à les rassurer: à ce stade, rien n’est encore décidé. Nous ne disposons aujourd’hui que d’un périmètre provisoire. Nous devons prendre le temps nécessaire afin de répondre aux craintes des citoyens, notamment de protéger leur santé." (...)
"Nous n’avons absolument pas accepté ce qu’Elia propose" poursuit M. Di Rupo. "Ce que nous avons fait est de dire qu’il y a un tracé provisoire. On doit prendre le temps nécessaire pour répondre aux citoyens quant à leurs craintes et à leur santé."
"Le Gouvernement veut réduire au maximum les impacts pour les citoyens; le patrimoine, le paysage, la faune et la flore sont notre priorité absolue. Le passage à proximité des habitations des riverains doit être évité au maximum. S’il n’existe vraiment aucune autre solution, ces habitations devront être adéquatement indemnisées par Élia."
L’enfouissement, une (vraie) option
Une étude d’incidences sera maintenant menée par un bureau agréé. "Le bureau d’étude, nous voulons qu’il analyse non seulement le projet initial d’Elia mais également les alternatives et qu’il identifie les solutions possibles et les plus adéquates. L’analyse du bureau d’étude portera aussi à la possibilité d’enfouissement de la ligne, enfouissement au maximum."
Élio Di Rupo précise que l’option du courant continu (avec enfouissement) est bien comprise dans cette vision.
La procédure est encore longue
"La procédure est très loin d’être terminée. Après l’étude d’incidences environnementales, qui donnera à la fois la faisabilité, la non-faisabilité et l’impact environnemental de telle ou telle solution, il y aura une enquête publique lors de laquelle la population pourra à nouveau s’exprimer sur les conclusions que le Gouvernement retiendra de l’étude d’incidences environnementales. Ce n’est qu’après tout cela – nous serons très loin dans la prochaine législature – qu’il y aura des demandes de permis. " Jean-Luc Crucke fait état d’une "échéance" (décision) fixée à juin 2024, soit juste... après les élections. Élio Di Rupo s’en étonne (de cette date), sans infirmer ou confirmer.
"La santé des citoyens est pour nous la priorité absolue. Il est dès lors clair que, dans tout notre raisonnement, la question liée à la santé est absolument principale" martèle encore le ministre-président.
Financement
Germain Mugemangango s’inquiète de son côté du financement du projet, après des déclarations laissant entendre qu’Élia pourrait le répercuter sur la facture des citoyens. "Cela pose un vrai problème..." Mais Élio Di Rupo, sans nier le "risque" éventuel, renvoie vers le gouvernement fédéral, le prix de l’électricité (et de son transport) relevant de cette sphère.