Ath: un retour à l’hôtel de ville dans la nervosité
C’est dans une certaine nervosité que les mandataires d’Ath ont effectué leur retour à l’hôtel de ville, mardi soir.
Publié le 01-06-2022 à 16h00
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/BXQV2VVZVFDGJOSXEX4ABJGHEI.jpg)
Un peu plus de deux ans après la dernière réunion en ces lieux, les mandataires communaux athois ont retrouvé l’hôtel de ville, mardi soir. Le "public" se comptait presque sur les doigts d’une main au "salon Madame" et la réunion était retransmise dans la salle des Mariages dont les banquettes sont restées désertes.
On ignore si la "promiscuité" retrouvée a joué un rôle, mais la séance a été globalement assez nerveuse, avec des interpellations parfois théâtralisées à mauvais escient, surtout quand les acteurs improvisés surjouent.
Les intervenants et les thèmes de ces épisodes parfois grand-guignolesques sont pour le reste assez classiques.
Le groupe Liste Athoise a ainsi exprimé ses inquiétudes quant à l’avenir de l’abattoir ( "les résultats sont terriblement négatifs et annonciateurs d’une certaine catastrophe" dit Marc Duvivier), à la hauteur des frais pour des avocats (singulièrement dans le dossier ayant opposé la Ville à la Société Terrienne), aux rumeurs de fusion(s) de fabriques d’église, au déplacement d’un sentier à Ormeignies. Et cela donc avec régulièrement quelques éclats.
Dans une assez longue série d’interpellations orales, le groupe LA est également revenu sur le dossier de la piste cyclable à l’avenue Jouret par la voix de Patrice Bougenies. Christelle Hosse a abordé la problématique des garderies dans les écoles du centre (avec un regroupement envisagé). Pierre Cappelle s’est intéressé aux redevances réclamées pour l’extension des terrasses. Bruno Montanari a regretté un fauchage trop tardif le long des voiries communales et en particulier à la hauteur de carrefours (dangereux).
«L’image lamentable que vous donnez à la population»
Philippe Duvivier a presque ponctué la séance publique par une interpellation dont il a le secret, à propos de la Boucle du Hainaut et de la position des mandataires locaux Écolo (par rapport à la ligne suivie par leurs ministres, quelques étages plus haut). Mais il a manqué son "objectif", une nouvelle fois, par sa conception très particulière du débat. En s’arrogeant presque la gestion de la police de l’assemblée ( "ayez un peu de respect, s’il vous plaît, monsieur le bourgmestre, sinon c’est vous qui allez sortir!" ) puis en glissant que les mandataires (Écolo) étaient élus "par un parti" (non par la population). Un "sabotage" de micro entre mandataires a ajouté une note burlesque à cette scène surréaliste que l’échevin Ronny Balcaen (Écolo) n’a pu conclure que par un constat: "l’image lamentable que vous donnez à la population…" . À supposer que la question fût pertinente, elle s’était auto-détruite.
Pour le bourgmestre Bruno Lefebvre (PS) en tout cas, "un sommet a été atteint en termes de démagogie et de provocation" , au fil de la réunion.
Mission des mandataires
Un peu plus tôt dans la soirée, Bruno Montanari (LA) avait évoqué, à raison, le rôle de "contrôle" (de l’exécutif) que doivent/peuvent remplir les conseillers communaux, et singulièrement ceux de l’opposition. Un (seul) groupe minoritaire, face à une coalition tripartite, a effectivement une responsabilité importante pour obliger telle majorité à constamment se remettre en question et poser des choix motivés. Bien des dossiers méritent en effet débat et réflexion.
Mais encore faut-il allier la forme au fond, et trouver le juste ton. Sous peine de faillir et de donner ainsi raison, sans même un débat, à ceux auxquels on souhaite donner la réplique.