Le Blanc Moulin d'Ostiches, plus qu’une carte postale
L’aspect « carte postale » du Blanc Moulin d’Ostiches cache un peu l’importance de son rôle dans la vie économique, pédagogique et culturelle.
Publié le 08-04-2022 à 06h00
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Paris a sa Tour Eiffel, Bruxelles, son Atomium, Ostiches, son Blanc Moulin. Les touristes y sont nombreux en toutes saisons. On y croise des marcheurs, des cyclos, des vespistes, des amoureux de belles voitures, tous soucieux d’immortaliser leur passage.
Le moulin apparaît désormais dans les albums photos, en fond d’écran, sur les pages Facebook ou sur Instagram. Il est partout et son importance touristique en bordure du parc des Collines est indéniable. Mais il existe une autre réalité du Blanc Moulin.
Un effet dominos
"Quand les responsables de la Commune ont acheté, en l’an 2000, les ruines du moulin appartenant à Oscar Nockerman, ils avaient une petite idée derrière la tête, pense Georges Lizon. Ils souhaitaient offrir le moulin aux Ostichois pour qu’ils se l’approprient. Avec les Blancs Mongnîs, nous nous sommes attelés à cette tâche. D’abord, il fallait des meuniers, c’était essentiel. Eddy Beck, Philippe Rudewiecz et Paul Everbecq sont allés étudier la meunerie à Bruges. Les ailes du moulin se sont mises à tourner. Très vite, en 2006, nous avons rouvert la forge et tout s’est enchaîné."
À la forge, on s’est mis à créer des couteaux avec Dirk Bourguignon. Des ateliers se sont mis en place, le bois, la saboterie, plus tard le cuir, tandis que Pascal Demoléon remplissait l’espace muséal de ses riches collections.
"Entre moulin et forge, l’activité pédagogique s’est développée", poursuit Georges. Il s’agissait d’expliquer à tous, petits et grands, la vie d’un moulin et de toute une région rurale. Afin que les générations à venir puissent apprécier le labeur de leurs ancêtres et ce qui fait la qualité de la vie, comme l’écrivait Jean Bruggeman.
Toutes ces activités ont amené du public et la vie économique, qui souffre dans bien des petites communes, s’est stabilisée à Ostiches. Le Blanc Moulin se vend bien. Commerce et produits locaux portent son nom et l’on dégustera peut-être bientôt un mousseux du Blanc Moulin chez Adrien Degavre ou encore un moulin en chocolat blanc chez Ophélie Stuyck.
Une vie culturelle intense
Dans le même temps, la vie culturelle s’est développée. En 2001, le premier spectacle, "1880, le grand départ" de Michel Lefèvre était grandiose. Cent comédiens et figurants, onze compagnies théâtrales pour un spectacle promenade sur le thème des moulins. D’autres ont suivi. Le dernier en date, en 2018, était un mapping très novateur projeté sur le moulin qui s’est mis à raconter ses plus de deux siècles de vie.
Les affiches des fêtes de juillet apportent également une belle touche artistique. On y retrouve des œuvres de Pierre Gahide, Christian Pieman, Gérard Sgard, axées sur la vie rurale. Les dernières témoignent d’un tournant dans l’équipe de gestion. Avec un lever de soleil, comme un signe de renouveau en 2018. La dernière de 2019, produite par Thierry Liénard, était conçue pour les enfants. Toute en bleu, la couleur de l’espoir. Et puis vint le Covid…