FOOTBALL| Le Pays Vert «n’a de leçon à recevoir de personne»: bien dit!
Titiller le président Philippe Dubois sur le recrutement effectué à l’intersaison, c’est se prendre un retour de bâton subtilement placé. Le Pays Vert reste profondément athois, composé de «locaux».
Publié le 26-08-2021 à 06h00
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/XK5YLEVO25BJ5JCEGCH57ZB7IY.jpg)
On ne dira sans doute jamais à quel point il est fort agréable de se rendre au stade des Géants pour y parler foot. Après moult péripéties causées par des ambitions démesurées de la part de dirigeants qui ont eu les yeux plus gros que le ventre, Ath s’est cherché un club à son image, familial et festif, et espérait avoir enfin misé sur le bon cheval en poussant à la création du Pays Vert Ostiches-Ath.
Qu’on se le dise, le pari est gagnant car le CS, depuis plusieurs saisons, ne fait que parler de lui en bien. En très bien. Une surprise? Pas du tout! Voir et avoir les frères Dubois aux commandes est un gage de sûreté, un antidote à la folie sportive, une arme contre les dangers d’une organisation instable. Philippe et Didier veillent au grain. Ils assurent l’essentiel, vont au plus concret et surtout, ils aiment leur club. Qu’ils couvent et surveillent comme le lait sur le feu! Histoire qu’il continue sa croissance lentement mais sûrement. Valeur sûre du foot provincial dès sa naissance, le Pays Vert en est devenu une à l’échelon national. Peut-il encore grandir? Oui. Veut-il encore grandir? On a posé cette question à son président.
Philippe, votre équipe fanion va entamer, dimanche, son championnat de D3 à Manage. À l’issue de la préparation, quel état des lieux peut-on faire?
Que le dernier match amical contre Renaix a été prometteur et a servi quelque part à se rassurer même si l'inquiétude n'a jamais non plus régné. Mais, au niveau de notre mise en place, j'ai trouvé que c'était bon! Jimmy Hempte a donné congé à ses troupes le week-end dernier pour qu'ils puissent se prélasser à la Ducasse (NDLR: bonne idée!) et les a conviés à trois entraînements pour cette dernière semaine de la préparation, histoire d'être prêt à s'en aller défier Manage dimanche.
Parlez-nous de ce groupe qui, une fois n’est pas coutume, a évolué, voyant partir certains de ses cadres et arriver des renforts qui, pour certains, sortent du rayon de recrutement habituel du club…
Herbecq, Zimine, Frébutte ou Romont, ce sont des gars du coin, de la région! On est allé, il est vrai, plus loin pour Luvuezo, Djité et Di Sciacca car on n’a pas trouvé plus près ce qu’il nous fallait immédiatement pour remplacer Ramser, Thulier ou Pieraert. Maintenant, qu’on ne vienne pas me dire que le Pays Vert est moins «local». J’ai assisté à pas mal de matches amicaux d’équipes, même de provinciale, qui n’ont pas autant de joueurs issus des environs que nous. Regardez le noyau avec les Leleux, Eckhaut, Dubois, Fiévez, Bonnier, Paternostre ou Hospied, on a encore une majorité de joueurs formés à Ostiches, aux Géants Athois ou au Pays Vert. On n’a de leçon à recevoir de personne à ce niveau. Et c’est dit gentiment!
On sent que ce discours, vous y tenait vraiment beaucoup…
Car c’est une fierté de disposer de deux tiers d’un effectif de D3 issu de son coin. Et on veut continuer dans cette voie-là car c’est, à nos yeux, la seule possible pour avoir un club sain. On a lancé un vrai projet cette année, réservant quasi exclusivement notre équipe B se produisant en P3 à nos juniors. Ce dernier dimanche, à Hyon, pour la première journée en championnat, c’était très jeune: 16-17 ans! On va les aguerrir au foot adulte. C’est ce qu’ils ont besoin.
Vous préparez la succession?
C’est exactement cela! La P3 est leur examen de passage, leur tremplin pour arriver un jour en D3. Ils vont se faire rentrer dedans mais ils ont du répondant. Ils vont apprendre qu’en P3, les petits ponts et le jeu en triangle, ça peut vite irriter l’adversaire. Mais ça doit passer par là. C’est dans cette équipe B qu’on ira rechercher nos futurs Hospied, Leleux et Dubois. Même si on est aussi conscient qu’à certains postes, il sera toujours très difficile de trouver la solution idéale parmi nos jeunes. Un pivot costaud d’1,90 m par exemple, on n’a pas!
C’est sans doute parce qu’à vos jeunes, vous ne leur faites pas assez boire de soupe…
On va y penser (rires)! Pourtant, au niveau hygiène de vie, on est très strict avec nos jeunes. On pense le Pays Vert festif et à raison lorsque l’on voit son équipe première mais plus bas, on ne rigole pas avec la santé de nos gamins. Tous nos coaches se montrent attentifs. Les bacs de bière dans le vestiaire, c’est interdit pour les moins de 19 ans!
En atteignant quelle place au classement final de la D3 au début du mois de mai, feriez-vous volontiers santé avec nous?
Après nos premiers matches amicaux face à Biévène et Enghien et celui de la Coupe de Belgique à Hornu, j’ai vu que l’on était relativement à l’aise face à des adversaires de P2 et P1. On voyait la différence entre le niveau de ces équipes et le nôtre, celui de D3. Puis, il y a eu la claque face à Molenbaix, autre P1. Un revers sans doute bénéfique! Et quelques jours plus tard, on a très bien répliqué, en Coupe, face à Waremme, une D2. Sans oublier la confirmation face à Renaix entrecoupée d’une prestation moins aboutie face à Dottignies! Bref, il y a eu des hauts et des bas qui me poussent à me montrer prudent. Je suis conforté dans l’idée qu’on a toutes les qualités pour se situer dans la colonne de gauche mais j’émets quelques réserves et donc un souhait au lieu d’un vrai objectif: signer la meilleure saison possible.
Refaire le coup de 2018-2019 vous conviendrait-il?
Complètement! C’est bien ça que je veux; une saison sans stress, en finissant juste derrière le Top 5 tout en titillant les gros bras annoncés et en remportant des derbies.