Lessines: accusé d’entrave à la circulation par racisme ?
Un conducteur d’origine nord-africaine est poursuivi pour entrave méchante à la circulation sur l’A8 vers Bruxelles, le 7 avril 2022.
- Publié le 11-09-2023 à 12h00
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L’A8 aurait été le théâtre d’une dispute entraînant une entrave méchante à la circulation, le 7 avril dernier, à hauteur du Bois-de-Lessines.
Selon le plaignant, celui-ci circulait sur la bande de gauche après avoir doublé un poids lourd. Il se rabat à droite après avoir vu des appels de phare. Énervé par cette manœuvre, le plaignant fait un bras d’honneur à l’autre conducteur se trouvant alors à sa hauteur. Ce dernier se rabat ensuite devant, sur la bande de droite, en ralentissant fortement jusqu’à atteindre les 30 kilomètres heure, obligeant le plaignant à braquer dangereusement sur l’autoroute.
Le prévenu conteste
Suite à la plainte, l’homme qui aurait ralenti a dû répondre d’une entrave méchante à la circulation devant le tribunal correctionnel de Tournai. Le prévenu est un chauffeur routier, d’origine nord-africaine. Il conteste fermement les faits. "Ça ne me ressemble pas, jamais j’aurais fait une telle chose! " assure l’individu.
Pourtant, le plaignant ne connaît pas le prévenu, "il n’avait donc aucune raison de porter plainte contre lui si les faits n’étaient pas avérés", avance le procureur du roi qui requiert six mois de prison, précisant qu’il ne s’opposera pas à une peine de travail si celle-ci est demandée.
Selon l’avocate de la défense, si son client a été la cible d’une plainte, il se pourrait bien que ce soit par pur racisme. "Dans son audition, le plaignant traite Monsieur de"singe", et dit qu’il est un étranger qui doit être reconduit à la frontière, souligne-t-elle en plaidant l’acquittement. Le seul élément objectif que nous avons c’est qu’effectivement Monsieur était sur l’A8 en même temps que le plaignant, on le sait grâce aux photos que ce dernier a fourni à la police, mais elles ne décrivent pas un ralentissement dangereux. S’il y en avait eu un, d’autres personnes s’en seraient plaint, à la police ou sur les réseaux sociaux, ça n’a pas été le cas."
La présidente du tribunal rendra son jugement le 5 octobre.