La mobilité douce dans les zonings, parent pauvre de la Wallonie: petit exemple à Leuze
L’accès et la circulation au sein des zones industrielles sont loin d’être une sinécure pour les modes doux. À Leuze-en-Hainaut, on tente de faire bouger les lignes, mais le chemin est semé d’embûches.
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- Publié le 09-06-2023 à 14h14
- Mis à jour le 09-06-2023 à 14h48
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Rejoindre son boulot depuis sa maison en privilégiant un mode de déplacement alternatif à la voiture, c’est loin d’être une évidence quand on travaille dans un zoning.
Son accessibilité et les aménagements routiers qui y sont réalisés conviennent bien mieux à la circulation de charrois industriels et autres engins motorisés.
Depuis quelques années, on tente de faire bouger les lignes à Leuze. Sous l’impulsion de la Commune et de l’échevin de la Mobilité Nicolas Dumont, un groupe de travail s’est constitué en fédérant des acteurs locaux et régionaux: des entreprises du parc d’activité économique de Leuze-Europe, le GRACQ, Pro Vélo, l’agence Entreprendre. Wapi, l’Union wallonne des Entreprises (UWE)…
Plan de mobilité: double refus du ministre
Cette union des forces vives planche depuis quelques années sur des actions concrètes afin de repenser la mobilité dans le zoning de Leuze (2 500 travailleurs). Parmi les projets concrétisés, citons la publication d’un "guide de la mobilité du travailleur", un outil qui recense les solutions existantes pour venir travailler (lignes de bus, vélo, train, covoiturage…) sur le parc d’activité de Leuze.
Le projet est qualifié de modèle par l’Union wallonne des Entreprises, pour qui il est rarissime de voir l’ensemble des acteurs d’un zoning prêts à avancer pour une autre mobilité. Cet élan est aujourd’hui freiné par deux refus consécutifs signifiés par le ministre wallon de la Mobilité, Philippe Henry. Le groupe de travail leuzois espérait décrocher un subside lié à la mise en œuvre d’un Plan de mobilité de zoning d’activité économique (PMZA). Interrogé par le député wallon Jean-Luc Crucke (Les Engagés), le ministre Henry a justifié la motivation de ces refus.
"La Ville de Leuze sollicite de subventionner une série d’initiatives en vue de concrétiser ce PMZA. Le catalogue d’actions possibles étant établi, de manière concertée, l’apport additionnel potentiel de l’étude d’un PMZA ne paraît plus opportun. Par ailleurs, lancer un tel dispositif susciterait légitimement des demandes ailleurs en Wallonie que notre administration ne serait pas en capacité de suivre en termes de ressources humaines […]." Le mandataire Écolo rappelle les leviers disponibles pour le subventionnement d’initiatives: le droit de tirage PIMACI (aménagements en faveur des modes actifs), financement de type RAVeL…
Manque de personnel et de budget: "La Wallonie n’honore pas ses engagements"
"En matière de transport public, il est prévu que toute l’offre soit analysée et redéployée d’ici 2023. Ces redéploiements ont lieu par zone (32 ont été définies en Wallonie). Lors des études, les zonings sont systématiquement pris en compte, avec une analyse du nombre d’emplois et des flux de déplacement domicile-travail ", déclare M. Henry.
Le député Jean-Luc Crucke a failli avaler de travers en lisant la réponse du ministre de la Mobilité. "Une Wallonie en défaut d’honorer ses engagements suite à des pénuries de fonctionnaires et de budget ! Est-elle encore crédible ?".