4 personnes happées par un train en moins de 3 semaines: un bilan extrêmement lourd en Wallonie picarde
Comment expliquer l’inexplicable, sur un sujet aussi délicat qui brise la vie de familles ? Nous avons tenté de "mettre en perspective" ces accidents tragiques qui ont émaillé le mois de mai.
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- Publié le 02-06-2023 à 09h20
- Mis à jour le 02-06-2023 à 09h34
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Triste série noire sur le rail en Wallonie picarde. En un peu moins de 3 semaines, 4 piétons ont été percutés par un train sur la ligne 94 Tournai-Bruxelles.
Entre le premier et le dernier accidents mortels, survenus le 11 mai à Warchin et ce mardi 30 mai entre Rumillies et Havinnes, on a malheureusement recensé deux heurts de personne du côté de la gare de Leuze. Derrière ce lourd bilan humain, c’est dans la plupart des cas une profonde détresse psychologique qui s’exprime.
Cette succession d’événements tragiques, qui engendrent d’importantes perturbations sur le réseau, nous a amené à interroger Infrabel. Le gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire ne souhaite pas se prononcer sur les chiffres mais assure ne pas constater de hausse significative du nombre d’actes désespérés sur les voies, d’une année à l’autre.
"On observe par contre, pour une raison qui nous échappe, qu’il y a des pics durant les mois de mai et de décembre sur le réseau belge", indique Jessica Nibelle, porte-parole d’Infrabel.
Intrusions sur la voie: un retard record de 10h par jour
Indépendamment des suicides, on retrouve deux catégories d’accidents: les intrusions sur le rail et les collisions aux passages à niveau.
"En 2022, on a reçu 649 signalements d’intrusions sur les voies, entraînant 6 décès. Les relevés des 5 premiers mois de 2023 sont hélas en augmentation d’environ 10% par rapport à la même période, l’an dernier. Les citoyens qui adoptent ces comportements imprudents et interdits, pour prendre une photo, un raccourci ou se promener (!), ne se rendent pas compte des dangers qu’ils encourent. Sans compter les conséquences sur la circulation des trains à l’échelon national, qui ont accusé un retard record de 10h par jour en 2022", déplorent Jessica Nibelle et Frédéric Sacré (Infrabel).
S’agissant des accidents aux passages à niveau (un par semaine en moyenne), la situation est paradoxale. On est passé de 46 chocs en 2021 à 32 l’année passée mais les décès ont légèrement grimpé (11 contre 9).
Des témoignages forts pour sensibiliser le grand public
Parce que derrière les (trop nombreux) drames, il y a des vies détruites, des familles brisées et des traumatismes ressentis par les intervenants de première ligne (police des chemins de fer, services de secours, machiniste…), Infrabel a voulu taper sur le clou de la sensibilisation.
Il y a quelques jours, des capsules vidéo ont ainsi été diffusées, compilant des témoignages de personnes ayant vécu de près les conséquences dramatiques d’attitudes dangereuses aux abords des voies.
Reprise du trafic: pas mal de procédures à respecter
Les accidents, c’est aussi la hantise des navetteurs très souvent immobilisés pendant des heures avant de pouvoir remonter dans un train, un bus de remplacement ou de se résoudre à appeler à la rescousse un proche afin de rentrer chez eux.
"On comprend tout à fait que l’attente est mal vécue par les voyageurs mais il y a des procédures à respecter (devoirs d’enquête, travail des services de secours et de la police, descente éventuelle d’un médecin légiste…)", rappelle Frédéric Sacré. "La reprise du trafic est une décision des services de police ", ajoute Marianne Hiernaux, porte-parole de la SNCB.
Des compensations prévues en cas de retards
Que faire lorsque votre train est supprimé ou enregistre des retards ponctuels ou fréquents ? " Il existe un système de compensation qui s’applique aux tickets individuels et aux abonnements.
Si le voyageur n’a pas su atteindre sa destination dans le cadre du service planifié ou alternatif en cas de grève ou que son train a eu un retard important, un remboursement est possible. Il s’agit d’une procédure normale qui comprend des remboursements à hauteur de 25%, 50% ou 100% du prix du trajet selon la durée du retard rencontré.
Toute la procédure et les conditions figurent sur le site web de la SNCB, où l’on peut calculer le montant possible de la compensation."
Si vous avez besoin de soutien, si vous avez des idées suicidaires ou si vous êtes inquiet pour l’un de vos proches, appelez la ligne d’écoute 0800 32 123 (gratuite et anonyme) du Centre de prévention du suicide ou consultez le site www.preventionsuicide.be