Assises Hainaut : Me Ronveau, avocat de Johnny Vanhoutte, conteste la circonstance aggravante de meurtre

Selon son avocat, ce n’est pas Johnny qui a crié “bute-le” …

awyer Jean Benoit Ronveau and lawyer Biefnot Ambre are pictured during the jury constitution session at the assizes trial of Johnny Vanhoutte and Claudy Putman, for several robberies with violence, with several aggravating circumstances including that of murder, before the Assizes Court of Hainaut Province in Mons on Wednesday 17 May 2023. On 18 June 2020, shortly before 8pm, Gregory Doucet (46 years old) was shot in the chest in a house in the rue du Bas-Quartier, in the centre of Tournai BELGA PHOTO JOHN THYS
L’avocat a contesté l’intention d’homicide.

Les avocats de la défense ont plaidé devant la cour d’assises du Hainaut. Claudy Putman et de Johnny Vanhoutte sont accusés de vols avec violence et plusieurs circonstances aggravantes, dont celle d’avoir commis un meurtre, le 18 juin 2020 à Tournai.

Claudy Putman a abattu Grégory Doucet d’un coup de feu dans le thorax, à une distance de moins d’un mètre. Il est passé aux aveux devant le juge d’instruction, le lendemain de son arrestation en décembre 2020. Son avocate, Me Mélissa Vervaeke, n’a donc pas contesté sa culpabilité.

Toutefois, Claudy Putman a déclaré qu’il avait tiré à plus de trois mètres, et qu’il avait espéré toucher la victime aux jambes. Sa thèse a été démontée par l’expert en balistique, lequel estime que la distance de tir est de moins d’un mètre.

45 oui, un non

Me Jean-Benoît Ronveau a plaidé pour Johnny Vanhoutte dans la foulée. L’avocat défendait son client déjà bien avant les faits, pour des faits de petite délinquance. Vendredi après-midi, il a contesté une circonstance aggravante et il a demandé aux jurés de répondre “oui” à quarante-cinq des quarante-six questions posées par la cour.

Cette circonstance aggravante est le meurtre. “Quand il pose le pied sur l’appui de fenêtre, peut-il envisager les conséquences prévisibles de l’usage d’une arme à feu ? ” demande l’avocat.

Johnny Vanhoutte n’est pas le tireur, c’est Claudy Putman qui a tiré un seul coup de feu, en direction de la victime. Selon le ministère public, lequel s’appuie sur le témoignage d’un témoin présent sur la scène de crime, Johnny a ordonné à Claudy de tirer dans la jambe de la victime. “Ce témoin ne l’a déclaré à une reprise, dans sa première audition, et le policier qui l’a auditionné a eu l’impression qu’il ne lui disait pas la vérité et qu’il était venu à la pêche aux infos”, déclare l’avocat.

Qui a crié “bute-le” ?

Selon un autre témoin, une voix a crié “bute-le”. L’avocat précise que le témoin était à l’étage et qu’il n’a rien vu. “Pourquoi imputer cette parole à Johnny, alors que le témoin dit avoir entendu plusieurs coups de feu après cette parole ? Alors que Claudy Putman a tiré une seule fois. C’est peut-être un jeune Français qui a crié : bute-le”. L’avocat pose une autre question : “savait-il que l’arme était chargée ? Il a toujours déclaré qu’il avait vu l’arme, mais qu’il ne savait pas si elle était chargée”.

Selon son avocat, Johnny Vanhoutte avait atteint son but, voler de la drogue, quand il se trouve sur l’appui de fenêtre, avant de prendre la fuite. “Après le coup de feu, il était paniqué”, indique l’avocat, lequel ne pose pas la question des violences et menaces ayant entraîné la mort sans intention de la donner, prévue à l’article 474 du code pénal et suggérée par le président.

On ne parle plus du meurtre alors ? ”, demandent Me Moulin et Me Rodriguez, avocats des parties civiles. Le président décide de poser cette question subsidiaire à la septième question posée aux jurés.

Lors des répliques, Me Joséphine Moulin s’est insurgée au sujet de cette désolidarisation tardive.

Le jury sera envoyé en délibération mardi matin pour débattre de la culpabilité des deux accusés, Claudy Putman et Johnny Vanhoutte.

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