Tournai: un prévenu à la double personnalité
Alors qu’il venait de malmener sa femme sur le parking d’un restaurant, il avait refusé d’ouvrir sa portière aux policiers.
Publié le 25-05-2023 à 06h00 - Mis à jour le 25-05-2023 à 20h47
:focal(545x363.5:555x353.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/2NU7IDE2HBF53PPFJY2NJO72LQ.jpg)
Sa femme dit de lui qu’il est attentionné et adorable. Ça, c’est quand il n’a pas bu. Car Serge (prénom d’emprunt), 61 ans, a déjà eu des soucis avec la Justice à cause de son impulsivité. Il est cette fois poursuivi pour coups et blessures à l’encontre de son épouse, avec laquelle il est toujours. La scène s’était jouée sur le parking d’un restaurant de la région de Tournai le 21 décembre 2022. Il doit aussi répondre de rébellion.
"J’avais reproché à ma femme de ne pas avoir préparé le souper, indique d’abord Serge. Ensuite, on est allé au restaurant. On s’est disputé et elle a paniqué. J’avais mis ma main sur sa bouche et mes doigts ont glissé dans sa gorge. Des gens ont appelé la police et deux combis sont arrivés."
Disons que Serge a une manière très personnelle d’expliquer les faits. "C’est un résumé vachement rapide", lui lance la présidente.
Les faits s’étaient déroulés à la sortie du restaurant. Le prévenu avait bien bu. "Je ne voulais pas être embarqué parce que j’étais déjà sous certaines conditions suite à une peine précédente. Ils m’ont mis du poivre dans les yeux."
Serge assure qu’aujourd’hui, il s’est repris en mains. "Je ne bois plus. Je suis suivi par un psychologue et je me rends aussi chez les alcooliques anonymes. Ma femme avait peur de moi mais plus maintenant."
Le procureur explique que le prévenu avait étranglé sa femme et qu’il ne voulait pas sortir de la voiture malgré les injonctions. "Elle avait la ceinture autour du cou. Elle était choquée. Il y a eu des négociations. Il ne voulait pas être menotté mais les policiers lui ont dit que c’était eux qui fixaient les règles. Il s’est ensuite agrippé à eux. Monsieur vient d’être condamné dans un autre dossier. Je requiers 10 mois."
La défense confirme que son client a été condamné à un sursis probatoire. "Il a cette double personnalité: adorable en temps normal mais dès qu’il a bu, il pique sa femme verbalement. Il cache même des boissons dans la maison pour prendre des apéros. Il a fait deux mois et demi de détention préventive et à sa sortie, il a été suivi. Nous sollicitons à nouveau le sursis probatoire avec une formation relative à la violence intrafamiliale."
Pas de tentative de meurtre
Une possible tentative de meurtre avait été évoquée dans ce dossier. La défense réfute. "Sa femme avait juste la ceinture de sécurité au niveau du cou. Par contre, oui, elle a eu les doigts de monsieur dans la bouche."
Concernant la rébellion, la défense demande l’acquittement. Mon client n’a exercé ni violences ni menaces. Il a juste tenté de négocier et est resté statique. Les policiers lui ont mis deux baffes avant d’utiliser un spray pour le faire bouger."
Jugement le 20 juin.