Jean-Louis Murat était encore sur la scène du centre Marius Staquet il y a quelques semaines
Ne vous suicidez-pas. Jean-Louis Murat est mort ! L’artiste s’était encore produit au centre culturel de Mouscron le 25 novembre. Un concert qui avait emballé le public.
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/7MOPQIH6GBCA7MKR5GU4RUXKAY.jpg)
Publié le 25-05-2023 à 17h24 - Mis à jour le 25-05-2023 à 20h33
:fill(000000)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/DYFTVBFUDBC6VLWN5TE45UEBGU.jpg)
Jean-Louis Murat, de son vrai nom Jean-Louis Bergheaud, nous a quittés jeudi, après une carrière de quarante ans, durant laquelle il a sorti trente-deux albums (dont six live et deux compiles), plus son premier best-of qui sort ce vendredi. Un 33e elpee qui place de loin, le poète bougon , le rockeur montagnard, en tête du classement des auteurs-compositeurs-interprètes les plus prolifiques de la chanson française. Également guitariste, il a sorti des pépites comme Au mont sans souci, L’Ange déchu, Dieu n’a pas trouvé mieux, Nu dans la crevasse, Fort Alamo, Caillou, Taormina…
Murat, c’était aussi un foutu caractère, râleur, pas vraiment conciliant avec ses confrères chanteurs, capable de donner un concert inoubliable un soir et de bousiller complètement la date suivante.
Dans notre région, le public a pu vivre ces deux expériences extrêmes.
"Une chouette personne"
Jean-Louis a heureusement quitté ses fans de Wallonie picarde sur le meilleur des souvenirs, le 25 novembre dernier sur la scène du centre culturel de Mouscron. Il était dans un "bon jour" et a livré un excellent récital, interprétant des titres extraits de ses derniers albums, avec des spectateurs ("trois-quarts d’aficionados et un quart de gens venus le découvrir ") conquis et debout à la fin du set, se souvient le directeur Christian Debaere. "À la base, moi je suis plus Souchon que Murat en général, je laisse les spectacles à mes petits camarades plus jeunes. Mais là, le gars a une telle réputation de sale caractère, d’Auvergnat, de tête de nœud… que personne dans l’équipe ne voulait y aller. Ils ont dit que ce serait mieux si je me chargeais de l’accueil ", explique le Mouscronnois.
Et en fin de compte, ça s’est super-bien passé: "on s’est entendu comme larrons en foire ; il était d’humeur charmante. Il a même charrié un de nos techniciens qui fumait dehors en lui disant qu’il était temps qu’il aille faire ses balances." Le concert s’est déroulé "comme une lettre à la poste" Jean-Louis Murat semblait en bonne forme, "en tout cas pour un type de septante ans qui a fumé comme un turc et bu comme un seau toute sa vie…"
"C’est son style !"
L’artiste français a juste décliné l’invitation à aller rencontrer des gens et à signer des autographes: "Mais je peux comprendre. C’était après le Covid, et on sait qu’il n’aime pas trop les médias et tout ça… Sa réputation de tête de cochon, de ne pas être facile fait qu’en Belgique francophone, à part le Botanique, personne ne se bouscule pour le recevoir. C’est pour ça qu’on a pu l’avoir à Mouscron, ajoute un Christian Debaere séduit par celui qui n’a jamais quitté son Auverge natale: c’était vraiment une bonne rencontre avec une chouette personne !"
Douze ans plus tôt, en octobre 2010, à la maison de la culture de Tournai, ça s’était moins bien passé. "P our son premier concert à Tournai, Jean-Louis Murat a manqué le rendez-vous avec un public qui apprécie la chanson française, la sincère, l’exigeante. Et qui l’attendait, lui, avec un bel enthousiasme. “C’est son style ” disent quelques-uns de ses admirateurs avec un rien de déception dans la voix", notait notre critique Françoise Lison.
C’est tout Jean-Louis Murat, ça !