Hainaut : une collecte d’archives privées pour sauver la mémoire de la guerre 40-45
Les Archives de l’État de Mons ont lancé une campagne de collecte et de numérisation de documents liés aux dommages de guerre. Avis aux citoyens désireux de partager ces traces précieuses de l’histoire.
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Publié le 25-05-2023 à 08h41 - Mis à jour le 25-05-2023 à 08h43
Au fil du temps, les témoins des atrocités de la seconde guerre mondiale disparaissent et emportent avec eux tout un pan de cette sombre période de l’histoire. D’ici quelques années, il ne restera plus que les traces écrites et iconographiques pour se souvenir…
C’est dans cette optique de sauver la mémoire des années 40-45 que les Archives de l’État lancent un appel à la population en vue de collecter des documents relatifs aux dommages de guerre. Le 8 mai dernier marquait le 78e anniversaire de la signature de l’Armistice en Europe.

"Cette grande campagne de récolte et de numérisation s’adresse à tous les citoyens disposant d’archives privées illustrant les combats et leurs conséquences sur le territoire hennuyer", nous dit Stéphanie Deschamps, attachée de presse aux Archives de l’État.

Dans votre grenier, votre cave ou vos armoires…, vous disposez peut-être d’une mine d’informations, sans forcément en soupçonner la richesse. Alors pourquoi ne pas les partager pour qu’elles soient valorisées et conservées au profit des générations actuelles et futures ?
Quels types de documents sont recherchés ? "Nous reprenons des photos des dégâts survenus aux bâtiments (maisons, fermes, entreprises, commerces…), des documents sur les pillages, réquisitions et autres actes de sabotage, des lettres d’échanges avec des proches ou des prisonniers, des journaux et papiers personnels, des témoignages liés à la vie quotidienne…", détaille Mme Deschamps.
Pas de date limite, mais une expo en 2024
Les documents peuvent être déposés aux Archives de l’État de Mons (avenue des Bassins, 66), ainsi qu’aux bureaux de Tournai (rue des Augustins, 20) du mardi au jeudi de 9h à 16 h. Aucune date limite n’a été fixée.

Pour les citoyens intéressés, mais désireux de conserver leurs documents, il leur est loisible de les transmettre aux Archives de l’État qui les restitueront dans les plus brefs délais après en avoir réalisé une copie numérique de sauvegarde. "Ces témoignages précieux seront valorisés lors d’une exposition organisée l’an prochain, dans le cadre de 80e anniversaire de la Libération au Mons Mémorial Museum (NDLR: la date n’a pas encore été arrêtée). Ils serviront également à étoffer la recherche historique dans les domaines les plus divers. Et plutôt que d’être détruits, ils seront préservés pour la postérité."
À Tournai, libérée le 3 septembre 1944, comme dans bien d’autres communes de Wallonie picarde et du Hainaut, on a payé un lourd tribut – pas seulement humain – des combats intenses de la seconde guerre. Dans notre province, pas moins de 46 688 biens immobiliers privés furent endommagés, voire détruits durant ces cinq terribles années.
Plus de renseignements: www.arch.be/tournai