"Rond-Ronse" au conseil communal de Frasnes: l’un d’eux ne dit pas la vérité !
Sans surprise, la (nouvelle) opposition a voté contre le nouveau pacte de majorité. Et on a beaucoup reparlé du contournement de Renaix.
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Publié le 24-05-2023 à 17h45 - Mis à jour le 24-05-2023 à 17h50
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Le dossier du contournement de Renaix Rond-Ronse prend une tournure inattendue, dépassant largement le cadre "local". Récemment, les ministres wallons Borsus et Henry, répondant à des parlementaires (dont le député Jean-Luc Crucke) ont indiqué que ni leur administration, ni leur cabinet n’ont, à aucun moment, été consultés par leurs homologues flamands.
"Le gouvernement wallon était au courant !"
Dans le cadre d’un point supplémentaire, les nouvelles composantes de l’opposition ont demandé, en plus de la ratification du courrier – envoyé à la Ville de Renaix – marquant l’opposition de la Commune, "si une décision positive devait être prise en faveur de ce projet par le gouvernement flamand", d’introduire un recours au Conseil d’État pour annulation. Le conseiller d’Horizon Citoyen Michel Delitte relaie en outre les informations publiées par Het Nieuwsblad sur son site "le 12 mai à 16 h 57" (soit au lendemain de notre article Contournement de Renaix et ses impacts sur le Pays des Collines: les Wallons réagissent !, paru uniquement sur lavenir.net), où le bureau d’études Werkenvennootschap déclare que la Wallonie a été impliquée dans l’élaboration des plans. "Le ministre-président du gouvernement wallon a été consulté à chaque niveau de décision. Ceci est prévu par la loi. Il appartient ensuite au gouvernement de transmettre le dossier aux communes. Nous ne sommes pas obligés de demander l’avis de communes non impliquées. Pas un seul mètre de route ne concerne Frasnes-lez-Anvaing, tout se passe en Flandre. Mais nous avons maintenant reçu leur objection, et celle-ci sera traitée" y explique le porte-parole Marijn Struyf.
"Qui dit vrai, qui dit faux ?", demande donc Michel Delitte, tandis que Michel Devos (PS) pense qu’un ministre n’aurait aucun intérêt à mentir dans une réponse, en séance publique, à une question parlementaire d’un député.
Jacques Dupire, conseiller indépendant, qui note que la circulation sur la N60 va augmenter de 18% "a vec deux endroits d’étranglement potentiels que seraient l’athénée d’Anvaing et le rond-point des Fourmis", relève trois carences: le manque de curiosité du Collège ("Vous n’avez pas posé beaucoup de questions d’après l’auteur de projet. L’opposition, elle, était quand même un peu plus inquiète"), le manque d’information du citoyen frasnois, et le fait que la Flandre n’aurait pas consulté la Région wallonne. "Là est peut-être, dit-il, la solution pour engendrer une révision de la situation. Le mécanisme qui exige d’avoir une concertation n’aurait pas été actionné. Il faut appuyer sur cette pédale-là…"
Jusqu’au Conseil d’État !
L’échevin Daniel Richir a exposé, de façon très précise, les rétroactes, de 2014 à aujourd’hui, de cette opération qui a pour but de désengorger la ville de Renaix. Il rappelle notamment que le 25 avril, lors d’une réunion à l’hôtel de ville de Renaix, avec tous les chefs de groupe: "Il y avait de fameuses modifications par rapport à ce qui nous avait été présenté auparavant. Nous avons tous marqué notre stupéfaction et notre désapprobation générale et globale." Le 8 mai, ce courrier engageant l’ensemble du conseil communal, a ainsi été envoyé à la Ville de Renaix: "Nous devons tous nous affirmer aujourd’hui contre le projet présenté, faire pression auprès des autorités wallonnes pour prendre la même attitude, et, dans le cas où les problèmes ne s’arrangeraient pas, nous adresser au Comité de concertation fédéral, le seul qui peut trouver des solutions entre les régions." L’obtention du permis d’urbanisme serait prévue pour 2025, le premier coup de pelle en 2026. "Il faut protéger le territoire de Frasnes.Parlons tous d’une même voix" ajoute la bourgmestre. Didier Verdoncq (Écolo) rappelle son étonnement quand l’échevin Sébastien Dorchy avait déclaré, en mars dernier, que le projet n’aurait aucune incidence pour l’entité frasnoise: "De temps en temps, il faut avoir le courage de dire qu’on n’est pas au courant et qu’on répondra dans les trente jours… mais finalement, tout est bien qui finit bien." Dans une belle unanimité, le conseil décide de demander au ministre de saisir le comité de concertation fédéral et d’aller, "le moment venu", au bout des choses, jusqu’au Conseil d’État.