Rue Paul Pastur, un objectif de mixité sociale dans les nouveaux immeubles du Logis Tournaisien
Les futurs locataires des 45 logements de la rue Paul Pastur ne figureront pas tous en haut de la liste d’attente pour l’attribution de logements sociaux. Le Logis Tournaisien veut de la sorte favoriser la mixité sociale.
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Publié le 23-05-2023 à 06h00
Les premières esquisses de Christian Delusinne, l’architecte, datent de 2007. Un premier permis a été délivré en 2010. Mais la faillite de l’entreprise chargée de réaliser ce chantier important de la rue Paul Pastur a transformé l’ensemble, au fil des ans, en un véritable chancre urbain. C’est en août 2020 que le chantier a repris, cette fois avec le Logis tournaisien à la barre. "Ce n’était vraiment pas facile, ce qui avait déjà été réalisé a subi inévitablement des dommages", nous dit l’architecte. "Il a fallu recommencer sur les deux tiers du bloc B, le bloc A situé face à la rue a dû être complètement rasé pour repartir sur de bonnes bases. Et puis il a fallu de fameuses adaptations pour répondre aux nouvelles exigences PEB des logements qui avaient forcément évolué durant toutes ces années".
La création de trois immeubles comprenant 45 logements n’a donc pas été un long fleuve tranquille. Le bâtiment des Vendéens (face au monument du même nom) a beaucoup souffert de ce chancre urbain puisque ses occupants devaient passer sur un terrain abandonné et dans un sale état pour accéder à leur parking.

Mais le projet est aujourd’hui une réalité. "C’était un tout gros dossier auquel le Logis tournaisien a pu faire face. Aux alentours du mois de septembre, des premiers logements seront attribués. Vers le mois de janvier 2024, en principe, des premiers occupants intégreront leur logement", indique Devrim Gumus, le directeur-gérant.
Avec le principe du loyer d’équilibre
Les candidats les mieux placés sur la liste d’attente seront désignés par le comité d’attribution du Logis tournaisien selon des règles fixées par la Wallonie. Une vingtaine de logements seront attribués en fonction du principe du loyer d’équilibre. "En s’ouvrant ainsi à un autre type de public, on veille aussi à avoir davantage de mixité sociale au sein de l’ensemble des appartements", insiste Devrim Gumus. Ce système permet à des ménages qui n’entrent pas dans les conditions de revenus pour obtenir un logement social, alors qu’ils rencontrent eux aussi des difficultés à se loger sur le marché locatif privé, de disposer d’un logement d’utilité publique. Mais leur loyer ne peut alors pas dépasser 25% des revenus du ménage pour éviter les risques d’endettement. Prenons un exemple qui vaut bien mieux, comme on le sait, qu’un long discours. Pour un appartement d’une chambre loué 500€ à la rue Paul Pastur, les revenus du ménage doivent être supérieurs à 2 000€.

Paul-Olivier Delannois ne voit pas ce système d’un mauvais œil. "Le critère de mixité est très important à mes yeux car je ne veux pas voir se créer des ghettos. Le système de points utilisé pour l’attribution des logements sociaux a ses limites et n’est pas la meilleure solution. Les gens arrivent parfois de régions éloignées, du Borinage ou d’ailleurs, parce qu’ils sont premiers sur la liste, et n’ont pas la sensibilité de leur nouveau quartier, et on voit hélas ! des quartiers se dégrader fortement".
Améliorer la sécurité dans les cités les plus denses du Logis Tournaisien
Les 424 caméras de surveillance en cours d’installation dans les logements sociaux du Luchet d’Antoing et de la Résidence Marcel Carbonnelle seront à terme directement exploitables par la police.

L’important chantier (3,5 millions d’euros en tout) de sécurisation des huit immeubles à appartements du Luchet d’Antoing, des cinq immeubles de la Résidence du Pont de l’Arche ainsi que de ceux la Résidence Marcel Carbonnelle, vont bon train. Pour rappel, une série de travaux sont prévus: pose de des portes d’entrée, et de nouveaux vidéophones, amélioration de la sécurité incendie, sécurisation des communes et des abords par la pose d’une vidéosurveillance, etc. "Ces travaux réalisés dans les cités les plus denses du parc du Logis tournaisien s’inscrivent dans le cadre du Plan d’embellissement et de sécurisation des logements publics soutenus par la Wallonie. Si on se sent bien dans son environnement, on peut se sentir bien aussi dans son logement", indique Paul-Olivier Delannois, le président.
Le directeur abonde. "Les halls communs ne sont pas privés et n’importe qui peut y pénétrer. L’utilisation de badges et de codes d’accès améliorera cette situation parce que c’est parfois trop facile de pénétrer dans un bâtiment au moment où une vieille dame y accède, pour ensuite aller squatter un endroit aux étages. Et quand toutes les caméras seront installées, elles permettront de suivre quelqu’un dès son entrée dans le bâtiment jusque dans les ascenseurs et les couloirs, dans la cave y compris".
La police demande régulièrement au Logis tournaisien de pouvoir avoir accès à des images vidéo pour faire avancer une enquête, parfois relative à un trafic de drogue. "L’idée est que, à l’avenir, la police puisse avoir plus facilement et rapidement accès à ces images".