Entretien des cimetières: "On ne sait pas être partout en même temps !"
Mardi matin, deux ouvriers s’activaient à désherber et à nettoyer le petit cimetière de Forest. Ils étaient déjà là la veille. La veille, certains messages "indignés" avaient été postés sur les réseaux sociaux.
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Publié le 17-05-2023 à 09h00
Après des photos du cimetière de Forest postées samedi dernier, veille de la Fête des mères, sur Facebook, de nombreux internautes ont réagi en se montrant choqués et très critiques – c’est le cas dans beaucoup d’autres communes de Wallonie picarde ! – envers la gestion des champs de repos et de celui-là en particulier: "Je trouve ça honteux un cimetière pareil, de voir ça quand on arrive sur la tombe de ses proches" ; "une honte" ; "ils sont tous ainsi sauf à Frasnes" ; "les mauvaises herbes, c’est comme les taxes, ça augmente toujours mais pour les rabaisser, il n’y a plus personne " ; "on dirait un cimetière abandonné" ; "ça me dégoûte. Au prix des concessions et autres" ; quelle tristesse…";" je suis allée cette après-midi pour déposer des fleurs, vraiment honteux !";"Manque de respect pour nos défunts";" j’en aurais pleuré";" c’est un désastre"; "effectivement c’est lamentable";" mon dieu c’est une catastrophe ça, honteux, un manque de respect total", etc.

Pas évident !
Dès lundi matin, les ouvriers communaux étaient là pour nettoyer les allées et enlever les mauvaises herbes (très nombreuses – orties, chardons, pissenlits… – et très hautes avec la pluie et la chaleur relative de ces derniers jours) entre les tombes. Ils disent comprendre les réactions de la population au vu de la situation.

Le problème est récurrent depuis que l’usage des produits phytosanitaires est totalement interdit dans les cimetières: "Nous sommes trois au lieu de quatre ou cinq, pour entretenir les dix-huit cimetières de l’entité frasnoise, et le service ne dispose plus que d’un seul véhicule pour transporter le matériel. On fait ce qu’on peut, mais on ne sait pas être partout en même temps."
Par ailleurs, les citoyens ont tendance à se reposer uniquement sur le travail des ouvriers de la Commune, alors qu’autrefois, quand les cimetières étaient plus fréquentés, beaucoup n’auraient sans doute pas laissé le moindre brin d’herbe s’approcher du monument de leurs proches. Un autre internaute suggérait d’ailleurs: "il faudrait presque aller nous-mêmes, pour remettre un peu d’ordre…"

Des travaux programmés !
Pour l’échevin Pierre Bourdeau d’Huy, qui a repris les "Travaux" après la démission d’André Duthy, une charge scabinale qu’il gardera après la signature du nouveau pacte de majorité (à la place, nous avons écrit par distraction dans une précédente édition, qu’il "reprenait" le Logement, dont il s’occupait déjà depuis le début de la mandature, lequel passera bien, comme indiqué d’ailleurs dans l’article, chez Marian Clément), il serait erroné de croire que ces commentaires acerbes sur les réseaux sociaux ont précipité les choses: "ces travaux d’entretien étaient prévus dans le planning. Ils auraient d’ailleurs dû commencer la semaine dernière si le bon temps avait été de la partie. Deux absences parmi le personnel, deux camionnettes effectivement en bout de course et les conséquences du zéro phyto expliquent également le retard. "
Pour rappel, la Région wallonne incite les communes à accueillir la nature dans les cimetières, participant ainsi "à la densification du maillage vert global, au développement du potentiel d’accueil de la vie sauvage, à la prise en compte de la biodiversité au cœur même de l’activité humaine, à la préservation de la santé des citoyens et au respect l’environnemen t". Évidemment, chacun a son avis bien arrêté sur la pertinence de cette démarche de végétalisation et il n’est pas facile de faire changer les mentalités à propos d’un sujet sensible pour beaucoup de familles.
