La Zebracademy tournaisienne accueille des centaines d’enfants pendant les vacances scolaires
Quand Mathilde et Julios ont créé en 2017 la Zebracademy, une ASBL spécialisée dans l’organisation de stages et animations pour enfants, ils ont dû se démener pour réunir seize participants. Depuis la crise Covid, leurs stages accueillent des enfants par centaines. Dédiée au vélo, la semaine printanière organisée pour la première fois en mai n’a pas dérogé à la règle : elle a fait le plein avec 144 enfants.
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Publié le 08-05-2023 à 06h00
Dédié à la pratique du vélo, le stage de printemps est devenu un classique de la Zebracademy. Spécialisée dans l’organisation de stages pendant les vacances scolaires, l’ASBL tournaisienne a encadré la semaine dernière 144 enfants.
Arrivés sur quatre roues, les "apprentis" ont appris à rouler à deux roues. Les "débrouillards" ont consolidé leurs bases pour démarrer, freiner et rouler en file ; en guise d’aboutissement de la semaine, un déplacement jusqu’au bowling. Les plus routiniers ont multiplié les sorties dans toute la région, jusqu’à Havinnes, Estaimbourg, etc. "Ce stage a énormément de succès. Nous ne laissons rien au hasard, avec un animateur pour six enfants, la présence d’étudiants en mécanique vélo", insiste Mathilde Decroocq.

Déjà se profilent les vacances d’été. "Ces dernières années, on a mis en place plusieurs systèmes d’inscriptions pour limiter les frustrations de la part de parents déçus de ne pas avoir de places". Mais rien n’est simple. Au début, il suffisait de déposer les petits papiers d’inscriptions dans la boîte aux lettres. Le système s’est professionnalisé avec des réservations en ligne sur le site internet… qui s’est bloqué en raison d’un afflux massif de demandes simultanées. Cette année, c’est par e-mail que les inscriptions se font. Premiers arrivés sur la boîte aux lettres électroniques, premiers servis. "En une minute on comptabilisait les cent premières inscriptions", raconte l’organisatrice. "Chaque fois, des parents sont déçus de ne pas avoir de place pour leur enfant. C’est pourquoi on clôture les inscriptions six à sept semaines avant les stages pour que les parents malchanceux aient encore le temps de se retourner".
2020, année charnière
Ce n’est pas évident de mesurer l’impact de la réforme des rythmes scolaires sur la fréquentation des structures d’accueil extrascolaire. Ces dernières années, plusieurs nouvelles associations se sont lancées dans le domaine . Mais Mathilde prévient ceux qui voudraient se lancer sans expérience: "Ça a l’air facile, vu de l’extérieur, d’organiser des stages et de jouer avec des enfants. Mais ça demande une préparation extrêmement rigoureuse, une remise en question permanente".

Le décollage de la Zebracademy date de la crise du Covid. "L’été 2020, on a ouvert sept semaines de stages et toutes étaient complètes. Après des mois difficiles, les enfants avaient besoin de s’aérer et les parents reprenaient de nouvelles habitudes après des mois de télétravail". Le succès de la Zebracademy ne s’est jamais démenti depuis.
La qualité de l’encadrement est une pierre angulaire du fonctionnement de l’association. La grande majorité des animateurs sont éducateurs, instituteurs, animateurs en cours de formation ou formés auprès d’organismes spécialisés, etc. En raison du changement du rythme scolaire, il n’y a pas cette fois au sein de l’équipe d’élèves en cours de formation dans le secondaire. "Notre équipe n ous permet de mettre en place un véritable projet pédagogique agréé et subsidié depuis 2018 par l’ONE (Office de la naissance et de l’enfance)".
Mais malgré le succès, il faut savoir dire stop à plus d’inscriptions. "Il ne suffit pas d’avoir un staff qualifié et suffisant, il faut qu’il soit super-motivé et qu’il s’inscrive dans notre philosophie de travail. On ne veut pas devenir une usine. Encadrer des enfants, c’est bien les accueillir dès leur arrivée, c’est veiller à ce qu’ils aient bien mangé et bien bu, etc."
Mathilde et Julios veulent "garder l’esprit de vacances"
Mathilde a rencontré Julios il y a treize ans au Togo à l’occasion d’un voyage humanitaire. Ils avaient des atomes crochus en matière d’animation, se souvient-elle. "Assez vite, on s’est dit qu’on créerait un projet tel que ce qu’est devenu la Zebracademy. On connaissait le nom de notre association avant sa création, tant il nous semblait évident", s’amuse à rappeler l’organisatrice. Ado, elle rêvait d’être animatrice au Club Med. "J’ai fait mes études d’éducatrice ( NDLR: elle est aujourd’hui enseignante) pour faire ce type d’animations. La Zebra a été créée dans cet esprit de proposer une multitude d’activités différentes, avec un sens de l’accueil très soigné. Je ne supporte pas d’entendre parler de garderie: c’est un vrai accueil, avec le sourire, en chansons, avec des animateurs toujours disponibles, etc."

Mathilde et Julios, 34 ans tous les deux, ont d’abord tenté l’aventure à Bruxelles. "Mais, engagés à gauche et à droite, on n’avait pas la possibilité d’aller au bout de nos projets. L’idée de créer à Tournai une structure permanente et indépendante est devenue réalité en 2017".
Lors de la première édition de la Zebracademy, deux mois avaient été nécessaires pour atteindre le chiffre de 16 participants. Aujourd’hui, toutes les places partent en quelques minutes. Si le stage des vacances de printemps est plus spécifiquement dédié au vélo, les autres stages proposent une multitude d’activités sans thématique précise: cuisine, château gonflable, bowling, accrobranche, piscine, promenades dans la nature, peinture, musique, etc. "On veut garder cet esprit vacances: si l’enfant veut faire plusieurs fois de suite l’atelier de foot ou de bricolage, il n’y a aucun souci avec ça. Mais ce n’est pas parce qu’on est en vacances que tout est pour autant permis: il faut respecter la vie de groupe et le vivre ensemble".