Tribunal de Tournai : ivre et sous médicaments, il traite les policiers flamands de "nazis"
Jeudi matin, un quadragénaire dottignien comparaissait devant le tribunal correctionnel de Tournai pour répondre de faits de rébellion envers cinq policiers flamands.
Publié le 05-05-2023 à 11h02 - Mis à jour le 05-05-2023 à 14h18
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"J’ étais en dépression et je prenais des médicaments. Après une dispute avec ma compagne, j’ai voulu prendre l’air", explique Damien (prénom d’emprunt) à la barre.
Le prévenu comparaît au tribunal correctionnel pour des faits de rébellion, établis lors d’un contrôle de police réalisé le 1er décembre 2021. "J ’ai pris ma voiture pour me changer les idées. J’étais alcoolisé, je n’aurais pas dû faire ça ", répond le Dottignien à la Présidente, Sylviane Pichueque. Le contrôle "de routine" a rapidement dégénéré. Le prévenu profère des insultes racistes aux policiers, les compare à des nazis et des sympathisants du (feu) Vlaamse Blok. "Vous leur crachez dessus. Interpellé et placé dans le combi, vous donnez des coups de pied dans la paroi du véhicule", rappelle la Présidente. Dans la cellule du commissariat de la zone de police Mira, à Waregem, la folie du prévenu ne retombe pas. "Vous vous êtes dénudés", poursuit la Présidente.
Le prévenu traîne une précédente condamnation datant de 2018, après une consommation excessive d’alcool au volant. "V ous ne buvez plus aujourd’hui ?" l’interroge la magistrate.
"Non", répond-il. "À défaut d’attestation médicale, je dois vous croire sur parole", reprend la Présidente.
Avocate de la zone de police Mira, Me Fontaine précise que le prévenu a "eu un comportement extrême" et précise que l’inspectrice amenée à intervenir en premier ce jour-là a été "blessée à la main" par le prévenu. "Placé à l’isolement, il a déféqué dans la cellule", poursuit-elle.
Chargée de la défense du prévenu, son avocate évoque un homme "qui a pris la route pour s’évader d’une relation toxique. Ce jour-là, il décide d’aller à la mer, mais se rend compte au volant que son état l’en empêche. Il rebrousse chemin. C’est en rentrant chez lui qu’il se fait contrôler par les policiers. Mon client avoue avoir résisté, mais les photos prises en rentrant de l’hôpital prouvent que le contrôle a été musclé. Il conteste les coups et blessures volontaires. Les coups qu’il a donnés, c’était pour se défendre. Aujourd’hui, il est très embarrassé par cette histoire."
"Je leur présente mes excuses" conclut le prévenu. "Vous avez eu un an et demi pour le faire. Pourquoi le dire seulement aujourd’hui, devant la barre ?", conclut la Présidente.
La substitut du procureur requiert six mois d’emprisonnement. L’avocate de la défense demande une suspension simple du prononcé "puisque mon client travaille quasiment tous les jours. " Le jugement sera rendu le 6 juin prochain.