Les voitures partagées séduisent de plus en plus d’utilisateurs: "De 100 à 200 euros économisés par mois"
Une flotte multipliée par deux à Tournai, un démarrage encourageant à Mouscron: dans nos deux grandes villes, les voitures partagées ont la cote. Mais pas encore au point de les voir débarquer ailleurs…
Publié le 04-05-2023 à 06h01 - Mis à jour le 04-05-2023 à 07h20
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"O n va multiplier le nombre de voitures par deux ", annonce Jean-François Letulle. Jusqu’à maintenant, on comptait quatre véhicules siglés Cambio à Tournai: deux sur le parvis de la gare et deux autres sur la place Reine Astrid. "Une troisième arrive dans les jours à venir sur le parvis de la gare. Avant la fin de l’année 2024, on prévoit deux autres stations de deux véhicules chacune."
Les endroits choisis ? "Ce ne sont que des pistes, mais on envisage de les installer sur l’Esplanade de l’Europe et à proximité du CHWapi", indique l’échevin de la Mobilité.
Dans la cité des Cinq Clochers, l’alternative à la voiture individuelle a débarqué sur la pointe des pieds, en 2016. Depuis, son usage s’est considérablement développé. "Tous les indicateurs nous montrent aujourd’hui qu’on doit augmenter la flotte. Avec les cinq nouvelles arrivées, on la multiplie par deux. "
"Réduire le délai de réservation"
Comme chiffres encourageants, Jean-François Letulle évoque notamment la barre des 100 utilisateurs dépassée, mais aussi et surtout une autre donnée. "En moyenne, nos voitures Cambio sont occupées douze heures par jour., soit dix fois plus qu’une voiture individuelle. "
En d’autres termes, la voiture partagée rouge et blanche de la firme namuroise remplace dix véhicules lorsqu’elle circule. "La demande explose et on essaye d’y répondre efficacement, puisque le développement des voitures partagées apporte aussi des solutions à la problématique du stationnement, au désengorgement du centre-ville et plus généralement et à la transition écologique. Autre avantage: avec une flotte deux fois plus importante, on réduira considérablement le délai de réservation."
L’échevin ne s’y trompe pas. Aujourd’hui, il faut compter entre quinze et vingt jours d’attente entre le moment de la "commande" et celui où l’utilisateur pose les mains sur le volant. C’est sans doute le frein le plus notoire à l’expansion de la voiture partagée à Tournai.
Dans la cité des Hurlus, le dispositif a été lancé fin avril 2022. Après douze mois, la voiture partagée offre un bilan convaincant. La dynamique positive est "à poursuivre", selon Marie-Hélène Vanelstraete.
Les deux véhicules de Cambio sont stationnés sur le parking bas du CAM, quand ils ne sont pas utilisés. À terme, la Ville évoquait l’idée d’installer une autre station à hauteur de la gare, une fois que les travaux seront terminés. Preuve du bon démarrage de la voiture partagée en terre hurlue.
Des chiffres au pire encourageants, au mieux excellents
"Les chiffres tounaisiens sont excellents et montrent que le taux d’occupation est élevé", détaille Nicolas Bodelet, porte-parole de Cambio. "À Mouscron, le premier bilan après douze mois est encourageant. La voiture est réservée en moyenne 8 heures par jour, soit une durée qui se rapproche doucement des villes où Cambio est implanté depuis plus longtemps."
Et dans d’autres villes de Wallonie picarde ? Pour le moment, rien de concret à Ath, Enghien, Péruwelz ou Lessines, des villes plus modestes. "Parfois, ce sont les demandes citoyennes qui poussent les autorités communales à lancer un appel d’offres." Le succès de Cambio à Tournai et Mouscron inspirera peut-être d’autres clochers…
Simon Varrasse les utilise fréquemment à Mouscron : "De 100 à 200 euros économisés par mois"

S’il a milité pendant des années pour persuader les autorités communales de se tourner vers l’alternative "voiture partagée", c’est avec la casquette d’utilisateur récurrent que Simon Varrasse livre son ressenti. Le Mouscronnois a abandonné son véhicule pour adopter la voiture partagée il y a trois mois. "J’ai plusieurs fois hésité à m’en séparer. L’arrivée de Cambio en centre-ville a précipité ma décision", explique-t-il. "Je n’ai que du positif à retirer de ses trois premiers mois. La preuve du succès des deux voitures partagées de Cambio, c’est le délai de réservation. Les premiers jours après mon inscription, je n’attendais pas plus de 48 heures avant de pouvoir utiliser le véhicule. Aujourd’hui, c’est parfois une semaine. Certains voient ça comme un fameux bémol. Personnellement, ça me pousse simplement à être plus organisé, à anticiper."
Simon Varrasse avoue l’utiliser "entre deux et quatre heures par semaine" et évoque une économie conséquente sur douze mois. "Je dépense environ 100 euros par mois, soit un peu plus que les frais d’assurance de mon ancien véhicule. Je débourse deux ou trois fois moins aujourd’hui. Pour ceux qui ne conduisent que de temps en temps, la voiture partagée est une très bonne alternative. "