Une locomotive commerciale et cinq logements dans l’ancien Shoe Post du piétonnier tournaisien
La démolition et reconstruction de l’ancien Shoe Post permettra de loger cinq logements et une locomotive commerciale pour relancer le piétonnier. Vincent Lucas (MR) estime que le coût estimé des travaux est trop élevé : selon lui, on ne serait pas loin au final des prix patiqués à Knokke.
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Publié le 30-03-2023 à 06h00
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Le conseil communal de Tournai a voté en juin 2022 l’achat "pour cause d’utilité publique" d’un bâtiment situé dans le piétonnier, dans le bas de la rue des Chapeliers, connu pour avoir abrité pendant plusieurs années un Shoe Post (avant un Shoe Discount). Le conseil a cette fois fixé le mode et les conditions du marché pour concevoir et réaliser cinq appartements au-dessus d’un bel espace commercial.
La ville mènera son projet sur la base d’un financement obtenu dans le cadre de la PIV (politique intégrée de la ville). "Une subvention de 2,3 millions d’euros TVAC est prévue, pour le travail de l’architecte et la réalisation des travaux. La solution de démolir ce bâtiment au lieu de le rénover est apparue la plus simple, la moins chère et la plus rapide", indique l’échevin Philippe Robert.
Mêmes prix qu’à Knokke
Le conseiller communal Vincent Lucas (MR) ne voit pas cette démolition d’un mauvais œil. Mais il s’interroge sur le coût de reconstruction annoncé. "C’est tout à fait surestimé par rapport au prix du marché", dit-il, rappelant au passage que le bâtiment a été acheté par la ville 325 000€. "Avec le montant des travaux on en est donc à 2,567 millions d’€ TVAC, hors frais de notaire pour l’achat". Le conseiller, par ailleurs entrepreneur, évalue le coût de construction total à 1,14 million d’€ HTVA selon les prix actuels du marché soit 1,38 million d’€ TVAC. "Par rapport à votre estimation, on a une différence d’1,18 million d’€". L’estimation de la majorité ne tient absolument pas la route, insiste-t-il. Selon ses calculs, si l’immeuble devait être vendu à l’avenir, il faudrait demander aux candidats acquéreurs, pour récupérer l’investissement consenti, "des prix du niveau de ceux demandés pour un appartement de standing sur le front de mer à Knokke".
L’échevine Coralie Ladavid ne conteste pas le coût élevé de l’opération. "L’idée n’est pas d’en faire un projet luxueux, mais il faut tenir compte des difficultés d’accessibilité dans le quartier". Le projet, dit-elle, est à intégrer parmi les initiatives menées pour relancer le piétonnier "Si l’opérateur public ne le fait pas, qui va le faire avec ce genre de site en si mauvais état, qui offrirait des niveaux de rentabilité extrêmement bas ? Par ailleurs, cette opération peut agir comme effet levier sur d’autres opérations: une fois que ce bâtiment sera rénové, ça donnera l’envie à d’autres de le faire aussi car ça donnera une plus-value au quartier".
L’échevine du commerce, Caroline Mitri, abonde. "L’idée est d’accueillir un commerce qui soit une locomotive ( NDLR: une grande enseigne qui a des exigences en termes de surface et dont la notoriété est susceptible d’accueillir dans son sillage d’autres commerces). On aurait pu choisir plic-ploc des bâtiments plus petits en vente. Mais nous pensons qu’il faut agir sur les plus gros chancres en continuant en parallèle à rencontrer les acteurs, les investisseurs, les agents immobiliers, les propriétaires, pour agir sur les autres bâtiments."