Des pompiers organiseront une action de grève lors du carnaval de Tournai
Des pompiers de la zone de secours de Wapi ont manifesté leur intention d’organiser une action de grève ce week-end, à l’occasion du carnaval de Tournai, pour exprimer leurs revendications.
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Publié le 16-03-2023 à 13h58 - Mis à jour le 16-03-2023 à 18h29
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Plusieurs agents de la zone de secours de Wallonie picarde ont déjà mené des actions en front commun syndical à Bruxelles, en janvier et début mars, avec des collègues d’autres zones, pour revendiquer (entre autres) de meilleures conditions de travail. Sur la base d’un préavis de grève qui n’a toujours pas été levé, des agents (dont plusieurs basés à la caserne de Tournai) ont manifesté leur volonté d’être en grève ce week-end pour cibler particulièrement la situation qui règne au sein de la zone de secours de Wapi.
Ce n’est qu’en tout début de garde que le nombre de grévistes sera connu. L’autorité pourra alors user de son droit de réquisition pour éviter de mettre en danger la vie d’autrui en cas d’accident, d’incendie, etc.
Ça n’échappe à aucun Tournaisien que ce week-end a lieu le carnaval. Outre des interventions urgentes, les pompiers assurent notamment une présence préventive avec un camion-citerne lors de la crémation du Roi Carnaval de papier. Selon nos informations, il n’est pas question "de faire mal au carnaval et à une tradition à laquelle sont attachés les Tournaisiens". Mais l’action ne passera pas inaperçue, nous dit-on. "On ne sait cependant pas dire combien d’agents, à ce stade, vont frapper fort pour sensibiliser les citoyens".
"Pas de réaction des bourgmestres"
L’origine du mouvement de grogne est bien sûr à chercher dans le conflit qui oppose depuis plusieurs mois une partie du personnel de la zone de secours à sa hiérarchie.
"Il est temps que la pression qui existe au sein du personnel, et qui continue de monter, soit sérieusement prise en considération", témoigne Thomas Courtens, permanent SLFP. "Le poste de Tournai, par exemple, est vieillissant et le cadre n’est toujours pas complet alors qu’il y a une surcharge de travail".
Les représentants syndicaux déplorent l’absence de réaction des bourgmestres qui constituent le conseil de la zone de secours. "Nous voulons une réunion avec les bourgmestres, et elle n’a toujours pas eu lieu", déplore Julie Happaerts, permanente syndicale CSC. "Nous avons pourtant des choses à leur expliquer. Par exemple, que les hommes basés à la caserne d’Evregnies ne comprennent toujours pas leur utilité quand dans d’autres casernes des hommes sont en situation de surcharge de travail. Il y a des améliorations à faire au niveau du management, et elles tardent à se concrétiser. Mon sentiment est que, si l’autorité reste sourde à nos revendications, c’est parce que le fonctionnement de la zone n’intéresse pas les bourgmestres: ils sont avant tout intéressés de savoir ce que la zone de secours va coûter à leur commune, et si un camion de pompiers interviendra à temps en cas d’incendie."
"La procédure de médiation enclenchée"
Sans qu’on sache dire à quel point ça a joué dans la décision d’organiser une action ce week-end, l’enlèvement de calicots mis en place sur les façades de plusieurs casernes pour exprimer la colère de membres du personnel a, selon des représentants syndicaux, été mal perçue.
Paul-Olivier Delannois, bourgmestre et président de zone, n’a connaissance de la disparition que d’un seul calicot. "Je l’ai enlevé moi-même parce que j’estime qu’on ne peut pas cibler et montrer du doigt quelqu’un personnellement ( NDLR: le directeur des opérations en l’occurrence)".
Selon M. Delannois, tout est mis en œuvre pour apaiser les choses à l’avenir. Notamment un audit externe après l’audit interne. "Une procédure de médiation a été enclenchée avec un conciliateur social. Et mercredi matin, une réunion très constructive a eu lieu avec les représentants des trois organisations syndicales".
Ce jeudi, en milieu de journée, Paul-Olivier Delannois n’avait encore reçu aucune information quant à l’organisation d’un mouvement de grève ce week-end.