Après avoir bu quelques verres sur la place de Mouscron, il fauche deux piétonnes et s’enfuit
Le prévenu avait même incendié sa voiture et voulait faire croire à un car-jacking dont il avait été victime. Les deux dames ont survécu.
Publié le 14-03-2023 à 06h00
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Le 23 novembre 2019, Luc (prénom d’emprunt), boit quelques verres sur la Grand-Place de Mouscron. Son avocat explique que suite à une altercation, il reçoit des coups. Il quitte les lieux bien alcoolisé. La suite ? "Une succession de mauvaises décisions", indique le prévenu.
Luc reprend le volant. Il roule et percute deux dames qui traversaient sur un passage piéton. Une des dames est projetée sur le toit et le capot du véhicule. Elle crie à Luc d’arrêter mais il continue sa course. Elle sera éjectée 400 mètres plus loin. Luc s’enfuit. Il incendie son véhicule et inventera même qu’il s’est fait car-jacker pour maquiller ses actes.
"Je n’ai pris aucune bonne décision. C’est impardonnable", a bredouillé Luc, très mal à l’aise.
Pour le même prix, il aurait pu faucher un enfant qui se trouvait avec les dames.
Plusieurs mois dans le coma
"Toute cette famille devait partir dans un parc d’attractions en Allemagne. Ce devait être une belle journée, dit l’avocat des victimes. Les conséquences ont été dramatiques. Une de mes clientes a eu un traumatisme crânien. Elle marche difficilement après plusieurs mois de coma et sa parole est saccadée. Elle s’en sort avec 75% d’incapacité permanente."
En plus de coups volontaires et involontaires, Luc doit répondre d’incendie, abstention de porter secours, délit de fuite…
Le ministère public a souligné que la venue de cette affaire devant le tribunal n’était pas sans rappeler le drame de Strépy survenu il y a un an. "Vous avez quelqu’un qui frappe sur votre capot pour que vous arrêtiez et vous continuez. Votre comportement est incompréhensible."
Le ministère public a requis 3 ans de prison avec sursis partiel, la déchéance du droit de conduire pour 3 ans et a demandé que le prévenu repasse tous les examens liés à l’obtention du permis. Vous devrez vivre avec ça, mais les victimes aussi.
La défense a rappelé que son client avait passé trois mois en détention préventive. "Il a eu de la chance que les victimes ne soient pas décédées. Cette scène, c’est comme dans les films. Mon client a eu un comportement très dangereux. Il n’est pourtant pas connu de la justice. Nous sollicitons le sursis."
Jugement le 3 avril.