Une première "commission Sauvage" sans heurts à Ath
La première Commission Citoyenne du Folklore athois se tenait ce dimanche. Une quinzaine de manifestants pro-Sauvage étaient présents.
Publié le 12-03-2023 à 12h14 - Mis à jour le 12-03-2023 à 13h50
Depuis quelques années, la polémique enfle autour du Sauvage de la Ducasse d’Ath. Accusé de blackface par les uns, protégé par les autres, il est la raison pour laquelle l’Unesco a décidé d’enlever l’événement de sa liste du patrimoine immatériel. Afin d’ouvrir le dialogue autour de ce personnage, la Ville d’Ath a décidé de mettre en place une Commission Citoyenne du Folklore, dont la première séance avait lieu ce dimanche matin à l’Institut Sébastien Vauban.
Dès 8h30, soit une demi-heure avant le début officiel de la séance, une marche silencieuse composée d’une quinzaine de manifestants est arrivée sur les lieux. Vêtus de drapeaux athois dont certains à l’effigie du Sauvage, ils sont venus exprimer leur soutien à ce personnage. "On veut sauvegarder notre folklore, explique Michael Rouge du collectif Sauvons notre Sauvage. Si on cède sur l’évolution du Sauvage, on touchera à d’autres choses et notre folklore disparaîtra."
"Cette commission n’a pas lieu d’être"
À l’origine d’une pétition visant à protéger le Sauvage et ayant récolté un peu moins de 5 000 signatures, Michael Rouge ne voit pas la Commission Citoyenne du Folklore d’un bon œil. "La Commission n’a pas lieu d’être, affirme-t-il. L e folklore n’appartient pas qu’à la Ville mais plutôt aux 30 000 Athois. À titre personnel, j’estime qu’un référendum serait plus juste."
Malgré la présence des manifestants, ceux-ci étant toutefois tenus de rester à l’extérieur du bâtiment, la séance a pu débuter en toute sérénité. Laurent Dubuisson, historien et conservateur de la Maison des Géants, a ouvert cette première session en rappelant les objectifs de la Commission Citoyenne du Folklore. Comme la ville l’avait précisé dans un communiqué, celle-ci a pour but "d’examiner, dans la sérénité et le débat d’idées, la problématique du blackface au sein de la Ducasse d’Ath, à savoir les personnages du Sauvage et du diable Magnon."
Les soixante membres qui la composent -dix représentants du folklore, dix représentants de la société civile et quarante citoyens athois ayant participé à l’enquête "Le Sauvage, si on en parlait ?" – ont ensuite assisté à un rappel de la méthodologie de la Commission. La Ville a également fait appel à des facilitateurs pour fluidifier le débat.
Par souci de transparence, un communiqué résumant la séance paraîtra dans les jours à venir. La prochaine réunion, elle, est fixée au 26 mars.