Dix ouvriers du CPAS occupés à rénover de A à Z les logements de l’institution
Depuis 2019, 44 logements appartenant au CPAS ont été restaurés et remis sur le marché locatif. Dix ouvriers de l’institution sont affectés à ces chantiers, qui ne sont pas près de s’arrêter.
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Publié le 11-03-2023 à 14h00
En 2018, le CPAS était propriétaire de 523 logements. 185 d’entre eux n’étaient plus en location car ils n’étaient plus aux normes en matière d’électricité et de sécurité notamment. En matière énergétique, ils affichaient de surcroît des labels F et G, les plus mauvais en la matière. Quand à ceux qui étaient occupés, un grand nombre d’entre eux étaient en mauvais état. "Cette situation faisait perdre de l’argent au CPAS et contribuait à dévaloriser le patrimoine de l’institution", indique Lætitia Liénard, la présidente.

Le Conseil de l’action sociale a décidé de vendre une partie de son important patrimoine immobilier (le CPAS a bénéficié à une certaine époque énormément de donations de la part de privés ou de congrégations) pour pouvoir rénover le parc locatif restant sur fonds propres (un montant de 250 000€ est prévu annuellement). "Les CPAS ne peuvent pas obtenir de subsides logements de la part de la Région wallonne, le contexte actuel ne permet pas à notre institution de solliciter des emprunts, et le CPAS ne dispose plus de fonds de réserve. On n’a donc pas le choix: il faut vendre pour e ntreprendre des travaux". C’est sur la base des conclusions d’un audit réalisé par la société Ariade Architectes dans le but de mettre en place une gestion dynamique du parc locatif, qu’il a été décidé de vendre prioritairement les structures comprenant moins de six logements.
Vendre pour rénover
Sept maisons, immeubles ou blocs d’habitations ont donc été vendus. Plus de 80 logements en tout. Ces ventes ont rapporté 4,5 millions d’euros. Le patrimoine locatif du CPAS s’élève aujourd’hui à 429 logements, dont 206 sont occupés. Ce n’est pas tout. Six offres de vente doivent être finalisées (pour une somme d’1 million d’€), pour 18 logements en tout. 16 autres immeubles (ou blocs d’habitations) sont toujours proposés à la vente, soit 58 logements. "Il était urgent d’agir. On perdait de l’argent et on allait en perdre encore plus sans rien faire".

Depuis 2019, parallèlement à ces ventes, 44 logements ont été restaurés et remis sur le marché locatif, en ville et dans des villages de l’entité. "L’objectif initial était de rénover dix logements par an. Actuellement, on en est à peu près à 15 par an", indique Lætitia Liénard. Qui rappelle que, à terme, 288 autres logements doivent faire l’objet de travaux de rénovation.
Tout est rénové, de A à Z
On a connu une époque où, si vous travailliez à la "régie" du CPAS, vous risquiez d’être considéré comme un paresseux voire un incompétent. Les choses ont changé. En tout cas, nous avons pu nous rendre compte, lors d’une visite de plusieurs logements en cours de rénovation, qu’il y a un savoir-faire indéniable au sein du service technique des "Biens et travaux".
Dix des vingt ouvriers de ce service ont été affectés aux chantiers pour lesquels le CPAS prévoit chaque année un montant de 250 000€ (25 000€ par logement). "Ce montant couvre donc exclusivement le coût des matériaux", indique la présidente.

Dans certains cas, la nature des travaux porte sur la remise aux normes des installations électriques, le remplacement des cuisines, la peinture, le changement des revêtements de sol, etc. Les quatorze logements actuellement en chantier, huit d’une cinquantaine de mètres carrés (rue Buissonnière à Vaulx, et six de quelque 75 m2 (rue As Pois à Tournai) font l’objet d’une rénovation de A à Z. Les bâtiments sont mis à nu, jusqu’à la brique, pour permettre leur isolation complète, le replacement du système de chauffage, le renouvellement des égouttages, une nouvelle installation électrique, le parachèvement, l’installation d’une cuisine et d’une salle de bains adaptée, etc.
Laurent Samyn, engagé en 2018, et Jean-Pierre Billon (en mai 2021), responsables techniques du service, ne sont pas peu fiers du travail fourni par l’ensemble de l’équipe. "Chacun trouve du sens dans son travail, il y a une forte motivation pour bien faire les choses dans un esprit d’équipe".
Les ouvriers sont relativement polyvalents. Preuve de cet état d’esprit, ils se forment entre eux, nous dit-on. "Avant une opération chirurgicale, et une interruption de travail pour un certain temps, un plafonneur a formé deux collègues. Pas pour faire le même travail que lui, car ça demande une formation plus poussée, mais au moins pour pouvoir réaliser quelques dépannages".