Une seconde stèle en mémoire aux victimes de féminicide inspirée par la comédienne tournaisienne Céline Delbecq
La stèle inaugurée jeudi soir à Quaregnon est quasiment identique à celle installée en septembre 2021 sur l’esplanade Georges Grard, à Tournai. À la différence que les noms des victimes de féminicide qui y sont gravés ne sont pas les mêmes…
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Publié le 10-03-2023 à 19h58

Jouée à Tournai en 2019, la pièce "Cinglée" de la metteuse en scène et comédienne tournaisienne Céline Delbecq a largement contribué à la prise de conscience que des femmes meurent cruellement aujourd’hui, trop souvent. Comme l’expliquait notre chroniqueuse littéraire Françoise Lison dans un article daté du 18 septembre 2021, suite à la diffusion de ce spectacle, l’initiative d’ériger une stèle à la mémoire des victimes de féminicide a fait du chemin. On le lira dans la cadrée ci-dessous, la crise sanitaire a également joué un rôle non négligeable dans l’élaboration de cette démarche.
Avec la Ville de Tournai et sa Commission des cimetières, la Maison de la culture, Amnesty International, Vie Féminine et la Compagnie de la Bête Noire (fondée par Céline Delbecq), la réflexion a abouti à un geste concret et engagé ; soit, la pose, dans l’espace public, d’une première stèle inaugurée le 27 septembre 2021, à deux pas de la Maison de la culture, sur l’esplanade de l’Europe.
L’œuvre semble volontairement incomplète car l’on sait malheureusement que la liste reprenant les noms des victimes de féminicide (élaborée par le blog Stop Feminicide) l’est également.
Et c’est précisément pour prolonger ce travail de mémoire que la pose de nouvelles stèles, complémentaires, est d’ores et déjà envisagée dans d’autres lieux publics, toujours dans le plat pays.
Inaugurée ce jeudi, sur la place Jenart à Quaregnon

Jeudi soir, c’est sur la place Nicolas Jenart de Quaregnon qu’une œuvre similaire à celle posée à Tournai il y a un peu plus de deux ans, a été inaugurée en présence de l’artiste tournaisienne, des représentants de la commune de Quaregnon ainsi que de ceux et celles des associations et mouvements associés à l’initiative.
Comme à Tournai, on trouve, ici aussi, gravés sur le monument: la date du décès, le prénom, le nom, l’âge et la ville des femmes assassinées en Belgique, toutes régions linguistiques confondues.
Une liste, terrible, qui complète la précédente et qui, elle aussi, est appelée à être complétée.
D’autant que la crise sanitaire et les mesures de confinement imposées par les autorités ont contribué à aggraver la situation puisque l’on a pu constater une augmentation de 60 % des violences intrafamiliales durant cette période.
Maigre consolation, si l’on peut s’exprimer ainsi, la Belgique est le premier pays européen à s’être doté d’une loi contre les féminicides.
Il a cependant fallu attendre octobre dernier pour que notre gouvernement fédéral avalise enfin un avant-projet de loi conférant une définition juridique non seulement au féminicide, mais aussi aux autres formes de violences faites aux femmes. Cela, afin de mieux les visibiliser et dans le but de mettre en place des mesures pour lutter contre ces meurtres.
Céline Delbecq nous a précisé caresser le souhait d’ériger une troisième stèle à Bruxelles et, vraisemblablement aussi, une quatrième dans le Nord du pays. "C’est notre projet mais nous n’avons pas encore entrepris les démarches. Une stèle à la fois…", nous a confié la jeune comédienne.
Avec l’espoir, bien évidemment, de pouvoir, un jour, mettre, enfin, un point final à cette funeste liste...
Vous trouverez les dates des activités et spectacles proposés par Céline Delbecq, sur le site de sa compagnie : https://compagniedelabetenoire.be