Son amourette virtuelle lui a coûté 110 000€
La prévenue a ouvert des comptes à un homme avec lequel elle avait fait connaissance sur un site de rencontres.
Publié le 07-03-2023 à 14h18 - Mis à jour le 07-03-2023 à 14h23
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Sandra (prénom d’emprunt) a fait le voyage depuis Lyon pour se présenter à la barre. Elle doit répondre d’une escroquerie pour un montant de près de 110 000 €. Des faits qui, selon le ministère public, doivent être requalifiés en blanchiment d’argent.
Dans cette affaire, Sandra se dit victime d’un arna… cœur. Elle a été bernée par un homme, prénommé Carlos. Mais existe-t-il vraiment ? Rien n’est moins sûr. Elle avait fait sa connaissance sur un site de rencontres. Une amourette virtuelle qui lui a coûté cher. Elle a fait preuve d’une grande naïveté.
Il est reproché à Sandra d’avoir ouvert des comptes à la demande de ce fameux Carlos, en l’occurrence de lui avoir fourni des identifiants. Carlos était soi-disant bloqué au Bénin et empêtré dans des soucis administratifs.
“Il m’avait demandé d’ouvrir des comptes pour qu’ensuite il puisse y verser l’argent d’un héritage, explique Sandra. Sur ces comptes, j’ai vu que des versements étaient effectués par une personne et je pensais qu’il s’agissait de cet héritage.”
Sauf que la personne qui versait de l’argent était en réalité une autre victime de Carlos. Une femme belge qui habite dans la région de Tournai et qui était d’ailleurs installée discrètement dans le fond de la salle d’audience. À l’énoncé de la date du jugement, elle a pris ses jambes à son cou.
Au total, des versements de l’ordre de 110 000 € ont été effectués sur les comptes de Sandra. “À un moment, Carlos m’a demandé de reverser de l’argent à cette autre femme pour la calmer. Je n’ai pas trop compris ce qu’il voulait dire.”
En fait, Carlos sentait que l’étau se refermait petit à petit alors qu’il pigeonnait les deux dames.
90 000 € en plus, de sa propre poche
Si elle a reçu pas mal d’argent sur ses comptes provenant de l’autre victime, Sandra a aussi déboursé de sa propre poche 90 000 € pour subvenir aux besoins de Carlos. “Toutes ses économies y sont passées et elle s’est retrouvée dans une situation catastrophique, assure son avocat. Sa sœur et sa mère ont même dû intervenir pour l’aider financièrement. Les sommes qu’elle donnait à Carlos, elle pensait les récupérer avec le fameux héritage qu’il promettait. Ma cliente est de bonne foi. Nous sollicitons son acquittement au bénéfice du doute ou alors une suspension, voire un sursis.”
Pour le ministère public, Sandra a collaboré avec cet escroc. Il a requis un an.
Jugement le 3 avril.