Un pigeon rose se serait-il posé dans la campagne laplaignoise ?

Si, à l’instar des Flamants qui se sont gavés de crevettes, il existe bel et bien une race de pigeon rose, il faut aller jusque dans l’océan Indien pour l’observer. Peu de chance donc pour qu’un oiseau de cette espèce ait été récemment de passage dans la campagne brunehautoise.

En voyant notre photo diffusée sur les réseaux, certains ont émis l’hypothèse qu’il pourrait s’agir d’une plume arrachée à un costume carnavalesque qui aurait été emportée par le vent jusqu’à s’accrocher dans un buisson bordant une ancienne carrière.

C’est aussi très peu probable car le chemin en question est assez isolé et très éloigné des endroits où se déroulent généralement les activités carnavalesques. De plus, à l’analyse, il apparaît que l’on se trouve ici en présence d’un véritable duvet alors que pour ce type de costume, l’on utilise plutôt des matières synthétiques.

Un pigeon teinté avec de l’encre fluo

Pour le correspondant colombophile et d’autres passionnés par cette discipline, il semble ne faire aucun doute que l’on se trouve ici en présence d’un duvet de pigeon qui se serait accroché à une branche lors d’une halte faite par cet oiseau, ou perdue lors du survol de l’endroit où il a été découvert.

La coloration rose ne serait autre que de la teinture utilisée dans le but de faire fuir les rapaces qui tenteraient de s’attaquer à l’oiseau en question.

Cette technique est en effet connue des adeptes de la discipline. On trouve d’ailleurs dans certaines animaleries des bombes de peinture flashy (généralement rose, bleue ou verte) destinées à cet usage. Il s’agit généralement d’encres colorées non toxiques qui disparaissent lors des mues de l’oiseau. Ces couleurs fluo qui n’existent pas dans la nature ont, semble-t-il, la faculté d’effrayer les rapaces.

Certains les utilisent également à cette fin sur des pigeons ou sur des canards.

Quant à savoir pourquoi les rapaces seraient effrayés par cette couleur, selon notre référent en ornithologie, Benoit Gauquie, cela pourrait s’expliquer par un phénomène d’aposématisme qui se définit par l’ensemble des mécanismes grâce auxquels un animal envoie un signal à d’éventuels prédateurs afin de les prévenir qu’il n’est pas comestible. Signal qui peut être sonore, chimique ou visuel comme dans le cas de ce pigeon rose.

Si vous observez la même chose avec un éléphant, n’allez toutefois pas en conclure qu’il s’agit du même phénomène...