Tournai : Barthélemy Du Mortier va être blanchi
À quelques semaines de l’inauguration des travaux d’aménagement de l’Escaut, la statue de Barthélemy Du Mortier broie du noir. Elle va subir un sérieux nettoyage, mais pas avant le mois de juin.
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Publié le 28-02-2023 à 16h36 - Mis à jour le 28-02-2023 à 16h38

Barthélemy Du Mortier ne retrouvera donc pas sa blancheur originelle avant l’inauguration du pont des Trous et de la fin des travaux de la traversée de Tournai. Vous l’aurez sans doute remarqué si vous vous baladez parfois dans le coin, en l’occurrence à l’angle du quai des Salines et du pont de Fer, le haut de la statue de Barthélemy Du Mortier est recouvert d’une couche noirâtre qui serait due en grande partie à la pollution atmosphérique.
Un nettoyage sera opéré par une entreprise spécialisée qui a d’ores et déjà été désignée par la Ville mais cette opération nécessite des conditions climatiques optimales pour être réalisée durablement. Ce devrait être le cas au plus tôt en juin et c’est précisément à cette période que la Ville a demandé qu’elle soit menée. Contrairement à la Naïade ou à Bara et ses acolytes, la statue en marbre blanc du quai des Salines ne devra pas être déplacée ; le lifting s’effectuera directement sur place.
Il le mérite…

Botaniste renommé, Barthélemy Du Mortier joua un rôle actif dans la fondation du musée d’histoire naturelle de Tournai. Il prit également part active dans l’opposition contre le régime hollandais avant même que la Belgique ne devienne indépendante, il fut élu député dès 1831 et le resta jusqu’à son décès en 1878. Tournaisien pure souche, il avait vu le jour en 1797 dans la cité des Cinq clochers.
"En 1872, il a été nommé ministre d’État. Gratifié du titre de comte par Léopold II, il n’en fera pas état avant sa mort. Ses descendants transformeront alors son nom en isolant la particule", peut-on lire dans sa riche biographie diffusée sur le portail wallonie.be, dont nous n’avons repris ici que quelques dates parmi les plus marquantes. On l’imagine, rien qu'à la lecture de ces dernières, l’homme méritait sans conteste l’hommage que lui rendit la ville en décidant d’ériger une statue le représentant dans l’espace public. Une souscription nationale fut lancée pour la circonstance qui se voulait alors exceptionnelle dans la mesure où le monument projeté était aussi le tout premier dédié à un homme politique catholique dans l’espace public de Wallonie.

C’est au sculpteur Charles Fraikin, Anversois de naissance et Tournaisien d’adoption que revint la tâche d’immortaliser le personnage dans le marbre.
La statue fut posée sur son piédestal en 1883, trois ans avant le décès du sculpteur.
Outre le député tournaisien, le socle accueille également un lion tenant sous ses griffes un document évoquant le traité des XXIV articles ; imposé par les puissances européennes après l’annulation du traité des XXIII Articles qui se voulait plus avantageux pour notre pays, celui-ci réglait la question de la dette à répartir entre la Belgique et la Hollande et fixait définitivement les frontières de ces 2 états.
La statue de Fraikin a traversé le temps mais a bien failli trépasser le 7 novembre 1918 lorsque des soldats allemands la firent tomber de son socle. Elle fut brisée au niveau des jambes et garde aujourd’hui les stigmates de cette chute. Elle retrouvera son lustre d’antan dans quelques semaines.