Boucle du Hainaut: pour Revolht, « le gouvernement wallon crée l’incertitude »

Le collectif Revolht est logiquement amer suite à la décision du gouvernement wallon de franchir la première étape du projet de Boucle du Hainaut.

F.H.
 «Nous nous demandons si le Ministre Borsus ne nous a pas menés en bateau» lance le collectif Revolht.
«Nous nous demandons si le Ministre Borsus ne nous a pas menés en bateau» lance le collectif Revolht. ©BELGA 

En décidant donnant son feu vert au lancement de la procédure de modification du plan de secteur, le gouvernement wallon a fait franchir une première étape préalable au projet de Boucle du Hainaut, cette ligne électrique très haute tension entre Avelgem et Courcelles.

Fédérant les diverses associations locales opposées au projet, le collectif Revolht a réagi ce mardi, à travers un communiqué. "Nous nous demandons vraiment si le ministre Borsus ne nous a pas menés en bateau" lance Revolht, en référence aux deux longues années rythmées de réunions et autres études.

"Le seul point sur lequel nous sommes d’accord avec lui et Élia est qu’il faut effectivement de nouvelles connexions pour acheminer l’électricité produite en Mer du Nord vers le centre et l’est du pays." Mais la convergence d’opinion s’arrête évidemment là.

Le collectif Revolht, qui défend notamment une liaison souterraine en courant continu, formule ensuite diverses réflexions ou interpellations.

« Il veut nous diviser... »

"Le ministre Borsus cherche à nous diviser" lance Revolht, en soulignant deux éléments.

"En nous disant que le tracé retenu n’est pas le définitif et que les tracés alternatifs vont être analysés (pour rappel, il y a 885 tracés alternatifs qui impactent potentiellement 73 communes et plus de 300 000 citoyens)."

"En nous disant qu’ils vont réfléchir pour enfouir la ligne au maximum (pour rappel, enfouir en courant alternatif est tout aussi nocif qu’en aérien, voire plus, sauf que le danger devient encore plus invisible ; et il ne peut être réalisé que sur quelques portions des 85 km, mais de toute façon pas plus de 8 km d’après les experts en la matière)."

Revolht se défend de toute tendance Nimby. "Monsieur le ministre en revanche semble à l’aise avec l’exercice..." assène le collectif.

"En ces temps chahutés par de nombreuses crises à répétition où le monde politique prône un retour à la stabilité, c’est donc le gouvernement wallon qui crée l’incertitude au sein de 73 communes et chez plus d’un million trois cent mille citoyens (oui, 1 300 000 citoyens sont potentiellement impactés!). Cette incertitude durera tout le temps de l’étude d’incidence, soit pendant plusieurs années."

« Il noie le poisson »

Le collectif accuse ensuite le ministre Borsus de "chercher à noyer le poisson en renvoyant chez sa collègue la ministre Tellier qui va légiférer - mais on ne sait pas quand - les normes sur les champs électromagnétiques".

"Pour rappel, il est déjà avéré que sous une ligne 380kV en courant alternatif, ces normes seront dépassées. Mais ce sera trop tard ; le projet sera en route. Cependant, le ministre Borsus en sortira la tête haute: ce ne sera pas de sa faute mais de celle de sa collègue…"

Pour Revolht, la solution en courant continu enfoui permet pourtant d’éviter les risques sanitaires.

"Aucune des études demandées, que ce soit pour Ventilus ou pour la Boucle du Hainaut, ne réfute scientifiquement la solution de l’asbl Revolht. À chaque fois, les experts parlent de manque de temps, de morcellement des dossiers, etc., mais personne n’a émis un non catégorique. Certains mêmes, comme le Dr Westermann, parlent de “very good option”."

Suivre l’exemple allemand

"Régler le problème de décarbonisation de la Belgique en créant un autre problème sanitaire n’est pas une solution digne de notre époque" conclut Revolht. "Nos voisins allemands (entre autres) ont déjà ouvert la route aux solutions (le courant continu enfoui). La Belgique n’a plus qu’à suivre le mouvement."

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