Boucle du Hainaut: feu vert pour modifier le plan de secteur
Le gouvernement wallon a accepté la demande d’Élia : réviser le plan de secteur afin d’y inscrire la Boucle du Hainaut, entre Avelgem et Courcelles.
Publié le 02-02-2023 à 17h55 - Mis à jour le 02-02-2023 à 17h56
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Le gouvernement wallon, ce jeudi, a donné son feu vert à la procédure de révision de cinq plans de secteur entre Avelgem et Courcelles (à travers quatorze communes) afin d’y inscrire le tracé d’une ligne électrique à très haute tension (380 kV). Cette ligne est le "pendant" wallon d’un projet similaire en Flandre (Ventilus), entre Zedelgem et Lendelede. Tant au nord qu’au sud, des milliers de citoyen(ne)s ont dénoncé ces projets au cours des dernières années, appelant Élia a opté pour une solution souterraine en courant continu (et non aérienne en courant alternatif) et en dénonçant les ravages susceptibles de causer ces projets.
Jeudi, les mandataires politiques wallons ont cependant décidé de donner leur feu vert à la demande de révision du plan de secteur, une étape préalable indispensable.
"Cette décision confirme le besoin d’une ligne électrique, mais il ne s’agit que d’une première étape du processus" indique le gouvernement wallon. "Le lancement de la procédure de révision du plan de secteur ne peut, en l’état, se faire que sur la base de l’hypothèse du tracé proposé par Elia dans son dossier de base. Toutefois, le tracé proposé pourrait être modifié. Le projet devra en effet faire l’objet d’une étude sur les incidences environnementales et d’une enquête publique. Un bureau d’étude agréé examinera l’ensemble des propositions et contre-propositions formulées par toutes les parties prenantes, notamment les possibilités maximales et optimales d’enfouissement. Il identifiera également toutes les alternatives au tracé provisoire."
Alternatives au tracé ?
"Il appartiendra au bureau d’étude agréé, chargé du rapport sur les incidences environnementales d’identifier les alternatives au projet, de les évaluer et de proposer les évolutions à apporter au dossier ainsi qu’au tracé retenu provisoirement dans l’arrêté de projet" notent les décideurs wallons. "L’étude des alternatives sera conduite en vue de minimiser les impacts de la ligne sur la santé humaine et animale, sur le cadre de vie, sur le patrimoine, les espaces naturels, etc., notamment dans la lignée des orientations du gouvernement en matière de champs électromagnétiques."
Le gouvernement wallon insiste sur le fait que "des localisations alternatives pourraient très vraisemblablement intervenir", quant au tracé.
Enfouissement partiel
"Se basant sur les expertises complémentaires réalisées à l’initiative du ministre en charge de l’Aménagement du territoire, il s’avère qu’un enfouissement au moins partiel de la ligne est techniquement envisageable et de de nature à éviter la traversée de zones d’habitat bâties ou de sites sensibles. La possibilité d’une ligne aéro-souterraine doit donc également être étudiée. Cet examen devra être appliqué à toute alternative de localisation jugée raisonnable par le bureau chargé de l’élaboration du rapport sur les incidences environnementales. Il appartiendra à l’auteur du rapport sur les incidences environnementales de s’adjoindre le soutien technique d’experts qui sont en mesure d’identifier en fonction de l’ensemble des critères pertinents quelles possibilités maximales d’enfouissement peuvent être envisagées de manière optimale et quel tracé alternatif cela engendre."
Quatorze communes
Le périmètre de réservation sollicité traverse les quatorze communes suivantes: Mont-de-l’Enclus, Celles, Frasnes-lez-Anvaing, Leuze-en-Hainaut, Ath, Chièvres, Brugelette, Lens, Soignies, Braine-le-Comte, Écaussinnes, Seneffe, Pont-à-Celles et Courcelles. Il implique la révision de cinq plans de secteur.
Par ailleurs, le gouvernement rappelle avoir sollicité une étude sur les impacts des champs électromagnétiques d’origine anthropique.
"Sur base de ces résultats, le gouvernement charge la ministre de l’Environnement de présenter un projet de décret intégrant des normes et valeurs de référence sur les champs électromagnétiques. (...) Ces normes sont plus restrictives que les normes internationales et comparables à celles dont la Flandre vient de se doter."
"Des campagnes de mesure et de calcul de l’exposition réelle des citoyens aux champs électromagnétiques issus des lignes à haute tension ainsi que de l’exposition totale seront également réalisées afin d’accompagner les citoyens au mieux."
Revolht révolté
Les opposants au projet, à travers les quatorze communes, se sont fédérés dans un collectif, Revolht. Celui-ci n’a pas encore réagi officiellement, même si on devine logiquement la déception et la colère. En un mot : la révolte. Le collectif avait avancé des alternatives, en insistant ainsi sur la solution d’une ligne souterraine en courant continu. "Un pari pour le futur" a souvent répété Revolht, en substance, sans être vraiment entendu.
Le gouvernement wallon a franchi une première étape. Mais la suite de la procédure risque de subir quelques courts-circuits au fil des recours qui ne vont pas manquer.