Les chars Léopard (et bien d’autres) sagement entreposés à Tournai
Depuis un ou deux jours, il est beaucoup question des anciens chars Léopard de l’armée belge. On a pu y jeter un œil dans leurs hangars… de Tournai.
Publié le 27-01-2023 à 17h37 - Mis à jour le 27-01-2023 à 18h05
Dans le quartier bordé par le Vieux chemin d’Ath, la rue du Moulin de Marvis et le Ravel 88, tout le monde sait que les anciens hangars de Meura et Louis Carton abritent du matériel militaire déclassé ou plutôt en cours de reconditionnement. C’est l’objet social de la société OIP Land Systems (précédemment Sabiex) basée à Audenarde.
Rien d’étonnant donc à ce que les anciens chars Léopard de l’armée belge, parmi des centaines d’autres, autrichiens notamment, y attendent une nouvelle affectation.
Cela étant la récente publicité autour du prix des chars n’amuse guère sur le site. Il a été dit et répété que la société avait acquis les chars pour 15 000€ l’unité et voudrait les revendre 500 000€ maintenant qu’existe une forte demande pour les acheminer en Ukraine.
Pas d’armement au sein de la société
Sur place, après un contact avec les hautes autorités d’OIP, un cadre accepte que nous entrions "faire deux photos" et veut bien nous parler un peu sous le couvert de l’anonymat.
" On n’est pas des pros de la communication.
On sait très bien que le sujet est sensible et on préfère rester discrets. Je veux quand même préciser qu’on a pignon sur rue, nos voisins nous connaissent et on a de bons rapports avec eux. Et aussi qu’on est une entreprise qui pratique un commerce réglementé, on n’est pas des trafiquants, n’est-ce pas.
On n’est pas du tout spécialisés dans l’armement proprement dit mais dans les plateaux de chars (la partie basse). On peut, au départ d’un char d’assaut en bout de course mais qui conserve du potentiel, faire un transport de troupes, ou le transformer en engin de défense, en dépanneuse de chars…
Pour le réarmement, d’autres sont plus qualifiés que nous. "
Des montants contestés qui ne correspondraient pas à la réalité

On en vient à la question du profit monstrueux évoqué depuis 48 heures. Ce cadre nous livre une autre version.
" 15 000 €, c’est le prix au poids des matériaux dont sont constitués les chars. Vous devez quand même savoir que si c’est nous qui avons pu acheter ces chars de l’armée belge quand elle les a revendus, c’est parce que nous avions fait une meilleure offre que nos concurrents.
Et c’était plus que 15 000 €.
De la même façon, vous pourrez voir que 500 000 €, c’est le prix actuel du marché qui est en forte demande. Mais nous n’avons jamais proposé les chars à ce prix-là."
On s’étonne au passage que ces chars Léopard soient toujours là après quelques années.
On ne peut pas dire qu’il y ait eu beaucoup de turn-over. " Le fait que nous ayons toujours ces chars ici démontre également que nous respectons les procédures: nous avons besoin d’une licence d’exportation et aussi que notre client ait une licence d’importation.
Bien sûr, si ces chars Léopard-ci n’ont pas été revendus pour l’instant, d’autres l’ont été, via d’autres gouvernements. "