« Il n’y a pas de profil type pour les marchands de sommeil ! »
Steve Achiepo a présenté un film montrant que, même altruiste, un marchand de sommeil est dangereux.
Publié le 24-01-2023 à 06h00
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Marqué par des années de prison, Djo vit modestement chez sa mère avec sa fille. Un jour, une tante qui fuit le conflit ivoirien, débarque chez eux avec ses enfants. Dans l’urgence, Djo réussit à lui trouver un local. Très vite, d’autres réfugiés rejoignent sa tante et il doit trouver une solution. Il devient, par la force des choses et avec une grosse part d’altruisme, marchand de sommeil.
"Le marchand de sable", de Steve Achiepo, entend montrer que "même si on le fait avec empathie et pour de bonnes raisons, mettre trop de personnes dans un même endroit souvent trop petit, ne peut que se finir en drame. Malgré toute la bienveillance du monde, ça ne peut que mal se finir car c’est crapuleux."
Venu défendre son film à Tournai et rencontrer les festivaliers du Ramdam, le réalisateur français a tenu à souligner le fait qu’il n’y a pas de profil type de marchands de sommeil ; ni de démarche type. Du mafieux organisé (excellent Benoît Magimel), au sympathique cousin en quête d’un peu d’argent à la gentille voisine de palier. Il a ainsi travaillé huit ans sur ce film et l’a basé sur de nombreux témoignages de travailleurs sociaux et de réfugiés .
Et, si malgré ses choix discutables on s’attache au personnage de Djo pourtant marchand de sommeil, c’est entièrement voulu… "Il fallait cette empathie. Qui aurait envie de suivre durant 1 h 40 quelqu’un qui n’est pas humain ?"
En termes de lumières, le réalisateur a par contre fait le choix d’une ambiance sombre. "Je voulais que le film ne soit pas “confortable”, pour que le spectateur le vive aussi dans sa chair."
Steve Achiepo, qui fût agent immobilier dans une autre vie, n’a pas eu de difficultés à diriger ses jeunes acteurs. "L’ambiance de tournage était détendue. Les enfants n’ont pas conscience de l’assemblage final. Pour eux, c’est comme un jeu."
Finalement, la plus grande difficulté aura été de financer le film qui a notamment bénéficié du soutien de la Fondation Abbé Pierre (une première !)