La question du lecteur : « Les avaloirs de ma rue sont-ils réellement curés par la société privée ? »
Un lecteur de Havinnes se demande si, depuis que le curage d’avaloirs a été confié à une société privée, toutes les grilles de l’entité sont soulevées régulièrement…
Publié le 14-01-2023 à 10h00
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Un lecteur d’Havinnes déplore le mauvais entretien des avaloirs de son quartier. Selon lui, ils ne remplissent pas leur fonction comme ils devraient. "Nos trottoirs voire nos caves, sont de plus en plus souvent noyés. Or, voici près de deux ans, la ville de Tournai annonçait qu’un contrat de nettoyage des avaloirs de toute l’entité avait été signé pour deux ans. Qu’en est-il de ce contrat et de ses résultats sur le terrain ?"
La ville de Tournai a effectivement conclu un accord avec l’intercommunale Ipalle en 2021 pour un entretien préventif confié à une société privée. D’autres communes de Wallonie picarde ont adhéré à cette démarche spécifique de curage des avaloirs: Brugelette, Comines-Warneton, Celles, Ellezelles, Flobecq et Mouscron, Silly et Ath. "Les communes sont responsables de l’entretien des avaloirs. Elles doivent les déboucher quand c’est nécessaire, remplacer une grille en fonte cassée ou volée. Mais certaines d’entre elles ont fait leurs calculs et trouvent que c’est plus intéressant d’externaliser l’entretien via un marché public", indique José Grimmonpré, directeur de la Gestion intégrée des réseaux chez Ipalle.
Parce que ce n’est pas une mince affaire pour les services techniques communaux de gérer tout ça. En Wallonie picarde, nous dit-on, il y a quelque 70 000 avaloirs. À lui seul, le territoire de Tournai en compte 17 000. Il faut des ressources humaines suffisantes pour couvrir l’ensemble du territoire, racheter une hydrocureuse quand elle tombe en panne, etc. En outre, ce n’est pas toujours évident pour les communes d’organiser l’évacuation des boues. "Celles-ci sont traitées sur deux sites d’Ipalle, à Ath et Mouscron. Des éléments métalliques, les mégots, sont écartés, le sable et les boues sont valorisés en agriculture après analyses".
Huit communes repartent pour un tour
Les communes qui ont choisi l’option du marché public ne sont pas mécontentes du résultat. Elles ont d’ailleurs pris la décision en ce début d’année de participer à la relance d’un tout nouveau marché public qui portera cette fois sur une durée d’un an renouvelable trois fois.
Les contrats prévoient un nombre de passages par avaloir différent selon chaque entité. "Un ou deux passages par an. Pour les contrats passés via Ipalle, ça correspondra à quelque 55-60 000 avaloirs curés chaque année. Et ça peut évoluer en fonction de ce qui se passe sur le terrain, de certaines spécificités comme la saison betteravière qui amène beaucoup de boues sur les routes. La commune de Celles, par exemple, avait au départ prévu un programme fort ambitieux de quatre passages par an. Il a été adapté à deux passages, plus un troisième à l’automne dans certaines rues identifiées".
Quand quelqu’un dit que "son" avaloir n’est jamais nettoyé à Tournai, est-ce possible ? C’est à nuancer. Parce que, sur le contrat précédent, la société A2 doit encore réaliser quelques centaines d’avaloirs au début de cette année. De surcroît, si la commune de Tournai a confié à cette société privée l’entretien de dix mille avaloirs, il en reste sept mille à charge toujours des services techniques communaux. "C’est la commune aussi qui intervient plus ponctuellement après des coulées de boues, quand un avaloir est défaillant…"
Le nouveau marché portera à Tournai sur un entretien par an de chaque avaloir, insiste M. Grimmonpré . En principe, nous dit-on, aucun avaloir ne devrait être "oublié". "Notamment grâce à la technologie qu’il y a derrière tout ça. Chaque chauffeur a une tablette grâce à laquelle il pointe sur une cartographie le jour et l’heure de nettoyage de chaque avaloir. Ce n’est pas juste une croix sur un bout de papier, c’est une vraie cartographie grâce à laquelle le prestataire de service peut tout encoder correctement , même les avaloirs inaccessibles ce jour-là. C’est avec cet outil aussi que sont recensées les grilles cassées, des traces de pollution, etc. Grâce à ce reporting réalisé en fin de semaine, mis à disposition des services techniques des communes, on peut être proactif et identifier des phénomènes de pollution récurrents par exemple. Même des communes qui continuent à nettoyer elles-mêmes leurs avaloirs ont émis le souhait d’utiliser ce logiciel".