Manu et Fabienne, de la friterie O'Biba à Bury, appuient sur "Stop" : "Notre facture d'énergie a largement doublé"
Après le Covid, la hausse des coûts de l’énergie était une invitée trop gourmande pour la friterie de Bury.
Publié le 12-01-2023 à 10h00 - Mis à jour le 12-01-2023 à 10h07
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L’accueil, chez O’Biba, était toujours chaleureux. La discussion s’engageait directement, en toute convivialité. La décision n’a pas été facile à prendre pour Manu et Fabienne après une belle aventure de treize années, mais le couple a décidé de fermer la friterie sur la place de Bury.
" Déjà, la période Covid a fait mal, indique Emmanuel Delhaye. Ensuite, on a pu observer un changement dans les habitudes des gens, qui préféraient peut-être se payer un restaurant de temps en temps plutôt que d’aller toutes les semaines à la friterie. Le coût des produits a augmenté et si nous avions voulu répercuter la hausse des matières premières sur le prix du paquet de frites, ça aurait été intenable pour le client ".
Ils attendaient de recevoir la facture de leur fournisseur d’électricité: "Quand nous avons vu qu’elle avait largement doublé, on s’est dit que ce n’était plus possible. Moi, j’ai un travail à côté et j’étais aidant à la friterie, mais ma femme était indépendante et devait payer les lois sociales alors qu’elle n’arrivait plus à se dégager un salaire. Dans ces conditions, conserver la motivation devenait difficile. Déjà qu’on ne pouvait plus rien prévoir avec les amis le vendredi et le week-end en soirée, si c’est pour, en plus, ne pas gagner d’argent…"
Le contact va leur manquer
La page est définitivement tournée, non sans un pincement au cœur: "Le contact avec les clients va nous manquer. On discutait de tout et de rien, on se racontait les histoires du village. À Bury, c’était le dernier point de contact entre tout le monde. Quand un incendie avait frappé notre bâtiment, nous avions disposé des containers dans la pelouse et ça avait bien fonctionné. On ne peut pas oublier ça".
Maintenant, quand Manu et Fabienne reverront leurs clients, ce sera peut-être dans une autre friterie ou autour d’un terrain de football. Toujours avec le même plaisir.