Des Roubaisiens arrêtés pour trafic de drogues à Tournai
Un important réseau de traficants de drogue sévissant dans la région a été détecté et arrêté en partie. Les individus venaient de Roubaix.
Publié le 11-01-2023 à 17h00
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Quatre jeunes hommes originaires des environ de Lille et Roubaix, dont deux sont actuellement détenus, ont comparu devant le tribunal correctionnel. Ils sont accusés d’avoir participé à un trafic de stupéfiants en association. Les deux individus détenus ont été ciblés comme étant un leader et une cheville ouvrière de cette organisation qui a généré un actif de plusieurs centaines de milliers d’euros. Quant aux deux autres, ils ne sont prévenus que pour une période infractionnelle d’un seul jour.
"On m’a dit que je pouvais me faire de l’argent en allant vendre à Tournai. On en avait parlé avec mon ami, il était d’accord pour me suivre. On nous a conduit à un appartement à Hem où on nous a fourni de la cocaïne et de l’héroïne avant de nous emmener au parc de l’avenue Bozière", raconte l’un des jeunes hommes à peine âgés de 19ans qui se sont laissés tenter par l’argent facile l’espace d’un après-midi.
Ni lui ni son ami n’ont pu identifier clairement les deux détenus comme étant leurs fournisseurs lors de l’audience, leurs déclarations sont restées vagues. "Adam (un alias), celui qui nous fournissait ? Je ne suis pas sûr que je pourrais le reconnaître, mais pour moi c’est ce Monsieur", l’un a-t-il avoué à demi mot en pointant un détenu.
Un discours étonnant alors qu’ils avaient reconnu les deux personnes incarcérées sur un pannel photographique. "J’ai été surpris que mon client n’a pas osé parler franchement à la barre alors qu’il l’avait fait devant la police. Je lui ai demandé discrètement pourquoi, et il se trouve que les détenus ont un comité de soutien dans la salle et on peut craindre des représailles", a indiqué l’avocat de l’un de ces vendeurs occasionnel.
450 échanges journaliers pour vendre
La procureur du roi a dépeint un groupement français bien rodé qui envoie des vendeurs régulièrement sur Tournai, dont la tête pensante se ferait appeler Caillouxe. "Dans l’appartement, on a retrouvé 4,5 kilos d’héroïne, 2 kilos de cocaïne, du cannabis et des téléphones portables qui contiennent un listing conséquent de numéros des toxicomanes situés à proximité de la frontière, bien connus des services de police. On constate également quelques 450 échanges journaliers de messages afin de procéder à la vente de stupéfiants ", ajoute la procureur du roi. Celle-ci requiert 14 mois et 1an de prison pour les jeunes qui ont vendu de la drogue qu’une seule après-midi, 9ans pour le présumé leader du trafic de stupéfiants et 5ans pour son complice.
Peu d’éléments concernant les détenus
Cependant, la défense des deux derniers prévenus a été assez convaincante : seul le duo des jeunes vendeurs les incriminent. Il n’y a pas d’autres pièces dans le dossier qui permettrait de dire qu’ils seraient à la tête d’un trafic de stupéfiants. "En plus, ces messieurs ne les ont vu qu’une seule fois, peut-on vraiment considéré leur témoignage comme étant crédible pour déterminer qui est le leader d’une telle organisation ?"
Quant aux traces d’ADN retrouvées dans l’appartement, celles-ci sont justifiées comme suit : "ce lieu était un squat où des jeunes venaient fumer et jouer à la console, ils ne savaient pas qu’il y avait une organisation derrière." L’un d’eux s’est même rendu au commissariat de lui-même après une perquisition chez ses parents.
"Au bénéfice du doute, je demande l’acquittement", ont plaidé chacun de leurs avocats qui déplorent que leurs clients soient incarcérés depuis mai, à tort.
La présidente du tribunal devra déterminer si oui ou non les preuves sont suffisantes pour condamner ces Roubaisiens.